Dans votre frénésie de vouloir détricoter tout ce que nous avions voté lors du précédent quinquennat, vous avez mis en grande difficulté un certain nombre de ménages. C'est d'ailleurs en totale contradiction avec ce que vous nous avez encore dit ce matin sur les 10 % de contribuables qui supporteront 90 % des mesures nouvelles que vous annoncez à l'occasion de ce budget. En effet, avec cette refiscalisation, ce sont neuf millions de salariés qui vont perdre en moyenne 400 euros par an.
En cette période de crise, les salariés comme les entreprises trouvaient dans ce dispositif une réelle souplesse, leur permettant de maintenir ou d'améliorer le pouvoir d'achat, et vous avez commis une grave erreur en le supprimant. Cela symbolise parfaitement ce qu'est votre politique puisque, dans le même temps, vous avez mis en place les emplois d'avenir, qui seront bientôt suivis par les contrats de génération. On a l'impression de se retrouver en 1997 avec non seulement les trente-cinq heures – là-dessus, vous en conviendrez, vous ne pouvez pas nous refaire le coup –, mais surtout les emplois jeunes, c'est-à-dire des emplois qui, par nature, ne sont pas pérennes. Vous sacrifiez donc l'amélioration du pouvoir d'achat et la compétitivité de nos entreprises au profit de dispositifs pour l'emploi dont on sait qu'ils ne sont ni efficaces ni durables pour emmener les jeunes sans qualification vers l'emploi. Ouvrez les yeux, monsieur le ministre, sans quoi, je le répète, cette refiscalisation vous collera aux doigts pendant tout le quinquennat.