Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Séance en hémicycle du 1er octobre 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Gare de triage de drancy

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

Ma question s’adresse à M. le Premier ministre. J’attire depuis plusieurs mois, monsieur le Premier ministre, l’attention de vos ministres de l’environnement et des transports sur la situation de la gare de triage de Drancy, où le tri et le stockage de milliers de wagons contenant des matières et des produits extrêmement dangereux mettent en danger des milliers d’habitants des villes de Drancy, du Bourget et du Blanc-Mesnil. Ils font la sourde oreille depuis des mois, et l’État avec eux. Pourtant, une étude de danger, rendue obligatoire par une loi de 2003 et que l’État a approuvée, montre qu’au moins 30 000 habitants sont en danger de mort en cas d’incident ou de fuite sur un seul de ces wagons.

Face à cette situation, que fait l’État ? Son représentant dans le département a pris acte du danger, donné pas moins de cinq ans à la SNCF pour envisager les façons éventuelles de renforcer la sécurité, sans en préciser les moyens, et défini un périmètre de 620 mètres à l’intérieur duquel toute construction nouvelle est interdite, qu’il s’agisse d’écoles, d’habitations ou même d’une véranda. L’État, dont votre Gouvernement a la charge, monsieur le Premier ministre, considère donc qu’un accident entraînant des milliers de morts est possible mais que la seule urgence est d’empêcher qu’il y ait plus d’habitants qu’aujourd’hui, comme si la mort de 30 000 personnes pouvait être acceptable ! De telles décisions, monsieur le Premier ministre, révoltent la population. Elles sont scandaleuses ! Vous ne pouvez pas geler ainsi un territoire qui représente un quart de ces villes et où plus rien n’est constructible ni vendable, ce qui laisse des familles face à des difficultés énormes.

Ce n’est pourtant qu’une question d’argent. La solution est simple. Les matières dangereuses ne doivent plus être triées ni stockées au milieu des habitants dans des zones urbaines denses mais au contraire sur des sites isolés. Cela coûte certes un peu plus cher, mais oserez-vous assumer, monsieur le Premier ministre, qu’aux yeux de l’État l’argent vaut mieux que la vie des gens ? Il y a douze ans, l’explosion d’AZF a obligé l’État à changer les règles et les lois, mais après la catastrophe. À Drancy, au Bourget et au Blanc-Mesnil, nous exigeons de vous, qui êtes en charge de l’État, une réglementation interdisant la présence de matières dangereuses avant la catastrophe, pas après l’explosion !

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