Monsieur le ministre de l’intérieur (Exclamations sur les bancs du groupe SRC), refuser l’exploitation de la misère, c’est d’abord et avant tout être républicain. C’est pour cette raison que le 16 juillet dernier je vous ai interrogé dans cet hémicycle sur l’ouverture de l’espace Schengen à la Roumanie et sur la situation de près de 20 000 Roms vivant dans notre pays.
Alors que je vous demandais si votre gouvernement niait l’existence de bidonvilles qui n’ont rien à envier aux banlieues de Calcutta ou de Rio, où des enfants sont volontairement instrumentalisés pour mendier, vous vous êtes borné à me répondre, avec suffisance et mépris, qu’« en tenant ce type de langage », je ne faisais « que faciliter la montée de l’extrême droite et des populismes ». Quelle n’a pas été ma surprise de vous entendre la semaine dernière tenir un discours radicalement différent !
Vous avez dit qu’il serait « illusoire de penser qu’on réglera le problème des populations roms à travers uniquement l’insertion » et que « les occupants de campements ne souhaitent pas s’intégrer dans notre pays pour des raisons culturelles ».
Vous avez dit que « notre responsabilité, c’est de ne pas permettre que s’installent au coeur de nos villes, mais aussi au coeur de la capitale, (…) des bidonvilles », et qu’il n’y a « pas d’autre solution que de démanteler ces campements progressivement et de reconduire à la frontière ».
Vous avez dit qu’il « ne faut ni discriminer, ni se voiler la face, ni faire preuve d’angélisme. Les Roms ont vocation à rester dans leurs pays et à s’y intégrer ».
Alors, monsieur le ministre, tel saint Paul, auriez-vous été illuminé par la grâce, cet été, sur le chemin de Damas ?