Intervention de Jean-Marc Germain

Séance en hémicycle du 18 septembre 2013 à 15h00
Redonner des perspectives à l'économie réelle et à l'emploi industriel — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marc Germain, rapporteur pour avis de la commission des affaires sociales :

Bien sûr, monsieur Emmanuelli, vous faites bien de rappeler aux nouveaux parlementaires la politesse la plus élémentaire. Après notre rapporteure, je voudrais revenir sur les raisons les plus essentielles qui nous ont amenés à proposer ce texte.

Nous avons fait l’analyse, depuis plusieurs années, que les crises à répétition que notre pays, et au-delà l’Europe et le monde, connaissent n’étaient pas des soubresauts ou des manifestations cycliques, mais les symptômes d’un système à bout de souffle. Nous en avons tiré la conséquence que le redressement de la France, qui a été au coeur des priorités du programme présidentiel de François Hollande, passait par des mesures d’urgence mais aussi des réformes de structure.

Les mesures d’urgence, nous les avons prises et elles commencent à porter leurs fruits. Mesures d’urgence pour la croissance, qui ont interrompu la spirale de l’austérité en Europe et permis un premier rayon de soleil sur ce flanc, au deuxième trimestre de cette année. Mesures d’urgence aussi pour l’emploi, notamment avec les emplois d’avenir, qui ont déjà permis l’inversion de la courbe du chômage des jeunes, depuis trois mois. Mesures d’urgence pour les PME et les filières d’avenir, vous venez de le rappeler, monsieur le ministre, avec le CICE et les investissements dans les plans sectoriels. Mesures d’urgence enfin pour le rééquilibrage des comptes publics par la justice fiscale et l’efficacité de la dépense publique.

Les réformes de structure aussi, nous les avons engagées. L’État ne peut pas tout, mais sans l’État l’économie ne va pas du tout ; nous l’avons malheureusement expérimenté, en payant le prix fort du chômage et de la crise économique. Notre projet, c’est le retour d’un État stratège qui donne les orientations indispensables et les impulsions nécessaires, qui, par une fiscalité revue de fond en comble, favorise l’entrepreneur plutôt que le banquier, le créateur, l’ingénieur et le salarié plutôt que le rentier, et est garant d’une démocratie sociale écoutée et entendue. Cet État a un bras financier : la Banque publique d’investissement. Il régule la finance, avec la loi bancaire, et protège les consommateurs, avec la loi Hamon.

L’État ne peut pas tout, mais l’actionnaire n’a pas droit à tout. Nous voulons pour nos pays des entreprises citoyennes. Cela a été longtemps un slogan creux ; aujourd’hui, nous voulons donner corps à cette entreprise. Une entreprise citoyenne, c’est une entreprise qui respecte et écoute ses salariés. On ne peut pas, comme à Goodyear Amiens, imposer des conditions de travail épouvantables, en l’occurrence les quatre huit, avec, sur la tempe, le pistolet des délocalisations. On ne peut pas, comme à Continental ou à Molex, piller délibérément les carnets de commandes et les brevets pour organiser la faillite artificielle d’un site rentable. On ne peut pas demander aux salariés de tout donner et puis, après trente ans, du jour au lendemain, s’en débarrasser comme de kleenex. Le travail jetable, ça doit cesser !

En disant cela, bien sûr, je ne perds pas de vue l’écrasante majorité des entreprises qui ne se comportent pas ainsi. J’étais avec Benoît Hamon dans ma circonscription sur le site d’Optic 2000 à Clamart, et je pourrais citer des milliers d’exemples de cette nature.

Il faut renforcer les pouvoir des salariés dans les entreprises. C’est ce que nous avons commencé à faire avec la loi de sécurisation de l’emploi,…

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