Nous pensons qu’il n’y a pas de fatalité. C’est pourquoi nous vous proposons un dispositif que nous estimons complet : il comprend deux volets, sur lesquels nous reviendrons plus précisément au cours du débat. Dans sa première partie, le texte organise un dispositif obligeant l’entreprise projetant de fermer un établissement à engager le maximum de moyens pour rechercher un entrepreneur qui prendra, lui, le risque d’entreprendre sur notre territoire quand elle décide de s’en aller. Cette posture offensive est extrêmement importante : la reprise des entreprises doit l’emporter sur la désespérance qui s’impose trop vite lorsque l’on parle de plan de sauvegarde de l’emploi. Et ce n’est pas de l’acharnement thérapeutique : les cas concernés seront des sites viables, rentables et expertisés comme tels. Nous nous montrons réellement pragmatiques !
Le second volet, qui finalement a fait grand bruit après qu’on a beaucoup parlé du premier – nous avons eu des échanges épistolaires, notamment avec le président de l’Autorité des marchés financiers, qui laisseront quelques traces dans les débats sur ces questions – vise à éviter les offres publiques d’achat rampantes ou hostiles, dont l’objectif uniquement spéculatif se traduit souvent, quand le nouvel actionnaire a investi la place, par des délocalisations. Notre pays possède de très belles entreprises encore sous-cotées que les dispositions envisagées protégeront. Les parlementaires font ici preuve de lucidité et de volontarisme, un volontarisme partagé puisque les différents partis de la majorité présidentielle sont unis autour de ce texte. Celui-ci a été considérablement enrichi grâce au travail titanesque, pugnace, méticuleux de notre rapporteure, Clotilde Valter, aux côtés de laquelle Jean-Marc Germain n’a pas ménagé sa peine, sa persévérance et sa rigueur.
Pour conclure, je voudrais citer le grand Albert Jacquard, qui vient de nous quitter : « Je ne suis pas optimiste, ni pessimiste. Entre l’optimisme et le pessimisme se situe le volontarisme. »