Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le groupe UDI a étudié attentivement cette proposition de loi. Pour ma part, j’ai été très sensible aux propos de M. le ministre. Ici, nous partageons tous cette grande angoisse face à ce que vous avez appelé, monsieur le ministre, trente ans de délitement de l’emploi industriel dans notre pays. Mais après avoir bien examiné la proposition de loi de la majorité présidentielle, je n’ai pas trouvé, dans les dispositions prévues, l’outil qui permette d’enrayer ce délitement.
Je ne mets pas en cause la volonté de la majorité présidentielle et du Gouvernement quant à ces tentatives d’efforts en faveur du redressement industriel ; mais je note que vous avez eu il y a quelques mois, avec le dossier Florange, la possibilité de mettre en pratique les théories que vous voulez aujourd’hui introduire dans la loi. À aucun moment je ne doute de la volonté déployée par le Président de la République, le Premier ministre, le ministre de l’économie, le ministre du redressement productif, afin de trouver des solutions de reprise du site de Florange. Et vous n’avez pas réussi.
Alors que l’on parle des entreprises et des sites industriels de France qui comptent 1 000 salariés et plus – ceux qui sont le plus en proie aux questions de mondialisation et de globalisation des échanges – ce texte ne contient aucune approche européenne de ce sujet. J’aurais voulu que ce texte aborde aussi l’angle européen. Comment essayer avec nos amis européens de mettre en place les outils à l’échelle de l’Europe pour endiguer le phénomène et permettre la reprise de sites industriels ?
Enfin, comme l’on dit les collègues de l’UMP, ce texte continue de nourrir un climat – né pendant les primaires du parti socialiste, lorsque Arnaud Montebourg se faisait le chantre de la décroissance – de suspicion envers l’esprit entrepreneurial et les entrepreneurs et surtout envers les grands groupes et les grandes entreprises dont la France et l’Europe ont tant besoin. C’est pourquoi le groupe UDI soutiendra cette motion de rejet.