Intervention de Anne Grommerch

Séance en hémicycle du 18 septembre 2013 à 15h00
Redonner des perspectives à l'économie réelle et à l'emploi industriel — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Grommerch :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, enfin, la voilà, cette fameuse loi « Florange », dix-huit mois après la promesse du candidat Hollande à Florange, le 24 février 2012 ! Douze mois après la promesse du ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, toujours à Florange le 27 septembre 2012, sept mois après une nouvelle promesse du Président Hollande, le 11 février dernier, assurant qu’une loi sur la reprise des sites rentables serait étudiée avant l’été 1985… Nous sommes le 18 septembre. Que de temps perdu pour ceux qui ont cru en vous, comme les salariés d’ArcelorMittal, qui ont cru que vous alliez sauver leur usine ! Aujourd’hui, les hauts-fourneaux sont définitivement arrêtés et vous n’avez rien fait !

Vous nous dites de penser aux salariés de Florange : nous y pensons. D’ailleurs, parlons-en : 629 emplois disparus. Pas de licenciements secs, c’est vrai, mais autant d’emplois en moins sur ce territoire qui a déjà tant souffert. Le constat est clair : ni les engagements pris devant les salariés de Florange pour sauver leur activité, ni cette promesse n’ont été tenus. Pour reprendre les propos d’Édouard Martin, délégué CFDT de l’usine ArcelorMittal, à Florange, lors de la visite d’Arnaud Montebourg, c’est de l’enfumage ! Et que dire de tous ces emplois détruits, de ces PME disparues parce que l’État ne paye pas ses factures dans les temps ?

Lundi, j’étais à Hayange, aux côtés du chef d’entreprise qui a acheté la fameuse plaque des promesses non tenues de François Hollande. Ce chef d’entreprise se bat sans relâche pour obtenir de l’État, et plus particulièrement du ministère de la défense, qu’il paye ses factures dans les délais. Sa PME, comme d’autres, s’est retrouvée en redressement judiciaire et il a été contraint de supprimer des dizaines d’emplois, parce que l’État n’a pas respecté les règles qu’il impose lui-même aux entreprises. Et vous voulez nous donner des leçons ?

Cette proposition de loi nommée et renommée, pour finalement porter le titre ronronnant de « PPL visant à reconquérir l’économie réelle » ne peut convaincre, et certainement pas ceux qui font la richesse et la valeur ajoutée dans ce pays, ceux qui créent la croissance et l’emploi, tant attendus par le Président : je parle des chefs d’entreprise, bien sûr.

Loin de les rassurer, elle donne, au contraire, des signaux contradictoires. Contradictoires par rapport aux mesures annoncées par le Président de la République le 29 avril dernier en leur faveur. Elle nie le principe de la destruction créatrice d’emplois, qui fonde pourtant l’économie, et ce n’est pas grâce à cette nouvelle rustine que le Gouvernement stoppera la perte de compétitivité de notre pays.

Faut-il rappeler les principes d’entreprendre et de liberté qui président aux activités économiques ? Pensez-vous vraiment que la principale préoccupation des chefs soit de détruire des emplois ? La réponse est non !

Certes, tous ne sont pas vertueux…

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