Malheureusement, la suite m’a profondément déçu. La réindustrialisation de la France est sans aucun doute devenue une ardente obligation : nous avons perdu ces vingt dernières années beaucoup d’emplois industriels, à tel point que l’industrie française ne représente plus aujourd’hui que 12,5 % de notre PIB. J’ai rédigé avec mon ami de la majorité présidentielle, Jérôme Lambert, deux rapports sur la nécessité de retrouver une politique industrielle, monsieur le ministre. Il faut bien comprendre ce qu’il s’est passé dans ce pays. Pourquoi en sommes-nous aujourd’hui à ce stade ? La responsabilité est collective ; elle n’est pas le fait d’un seul parti, qu’il soit de droite ou de gauche. Elle est d’abord le résultat d’une théorie économique, celle de Jean Fourastié, qui prétendait que l’ère de l’industrie était révolue : il n’y aurait plus que des services.
Keynes affirmait que les professeurs pensaient n’avoir aucune influence. En réalité, les profs ont une influence à trente ans… Car c’est bien parce qu’on a distillé, dans les esprits des uns et des autres, en particulier des politiques, que le temps de l’industrie était passé, que nous nous retrouvons dans cette situation, alors que l’Allemagne a, de son côté, fait un choix radicalement différent.
Quelles sont les causes de cette désindustrialisation ? Elle dure depuis trente ans, monsieur le ministre !