Le bilan, chers collègues, est effroyable. Mais la question n’est pas seulement le bilan du jour, c’est l’engrenage fatal qui est enclenché, tant les belligérants sont déterminés à aller jusqu’au bout de l’horreur faute d’une pression forte et implacable d’une communauté internationale largement rassemblée. La Syrie est en effet une mosaïque d’identités, de minorités et de confessions : chiites alaouites, chrétiens, Kurdes, Syriens d’origine turque, Grecs, sunnites évidemment. Il s’agit en outre d’une guerre civile aux confins de la Turquie, de l’Arabie Saoudite, du Qatar, de l’Irak, de l’Iran et d’Israël, dans laquelle sont engagées des forces laïques mais aussi des forces intégristes et extrémistes puissantes et probablement Al-Qaïda. C’est dire l’enchevêtrement incroyablement complexe qui appelle de notre part humilité dans l’appréciation et détermination dans l’action. Nous vous avons bien entendu et bien compris, monsieur le Premier ministre :nous voyons comme vous le risque qu’une absence de réaction très forte pourrait engendrer pour l’avenir en matière de prolifération et d’utilisation ignoble des armes chimiques et des armes nucléaires, en particulier dans la région. Nous approuvons les condamnations très fortes formulées en la matière, en particulier par le Président de la République. Mais pour assurer la paix, monsieur le Premier ministre, il n’y a que le droit.