En tout état de cause, la paralysie du Conseil de sécurité ne doit pas nous interdire toute action lorsque certains principes sont bafoués. L’usage massif de l’arme chimique change la nature de cette crise. Une règle internationale universellement admise a été transgressée, ce qui nous place devant une alternative simple : ou bien assumer la responsabilité de faire respecter les principes dont nous sommes les garants ou bien nous réfugier derrière des arguments juridiques contestables et des considérations géopolitiques cyniques et froides.
Bachar al-Assad a utilisé l’arme chimique pour défendre sa capitale encerclée par les rebelles et, sans doute, pour tester notre propre détermination. Si nous ne réagissons pas, le dictateur n’aurait plus aucune raison de ne pas récidiver pour reconquérir par la terreur les territoires que la rébellion a pu investir. La banalisation de l’emploi des armes chimiques pourrait aussi amener d’autres dictateurs à utiliser à leur tour ces armes de destruction massive, chimiques, voire nucléaires. Le Président de la République nous a avertis : « Ne pas agir, c’est laisser faire. » À ceux qui posent la question du jour d’après, je réponds que le jour d’après de l’inaction, c’est laisser le pire empirer encore.