J'évoquerai tout d'abord l'évolution du parc de production éolien et photovoltaïque et le raccordement au réseau des installations de production d'énergies renouvelables. L'année dernière, le développement des panneaux photovoltaïques, jugé trop rapide, a été bloqué au motif qu'il était impossible de raccorder la totalité des installations au réseau étant donné que cela supposait des dépenses considérables. La même question se pose face au développement des champs d'éoliennes : leur raccordement est parfois considéré comme un obstacle et l'on privilégie parfois certaines installations par rapport à d'autres. La question du coût de raccordement et de sa prise en charge se pose alors. Comme le dit un proverbe, « ce sont ceux qui paient les pipeaux qui commandent la musique.» Êtes-vous associé aux décisions prises dans ce cadre ?
La régionalisation de la production d'électricité est une idée à la mode. Elle relève d'une recherche d'autonomie fondée sur une production de proximité. Permet-elle d'assurer la sécurité d'approvisionnement en électricité ?
Quant à la société RTE, elle fonctionne comme une plateforme d'intervention comprenant des équipes « postes », qui interviennent sur la maintenance des postes, des cellules et des transformateurs, et des équipes « lignes » intervenant sur les grandes lignes de plus de 100 000 volts et ayant un savoir-faire exceptionnel. Les équipes de proximité ont la connaissance du terrain et la compétence nécessaire ; or, il semblerait que l'on assiste à une centralisation des personnels sur certaines plateformes, par exemple sur celle de Lyon pour les équipes se trouvant à Clermont-Ferrand.
Enfin, RTE est une société anonyme, entreprise de service public. Quels en sont les statuts ? Arrive-t-il que vos capacités d'intervention soient entravées ? Faut-il pérenniser ce statut de société anonyme ? Je demeure, pour ma part, très attaché à une maîtrise publique de l'énergie – notamment de son transport.