J'ai essayé en permanence, plusieurs fois par an, de jouer ce rôle. J'ai rencontré la direction, les syndicats, ensemble ou séparément ; j'ai organisé des tables rondes avec les autres collectivités territoriales. J'ai notamment répété aux syndicats l'importance que revêtait à mes yeux l'unité syndicale. J'ai essayé d'apaiser les tensions, et j'ai même été pris à partie pour cette raison…
Mais j'ai constaté que les choses ne se faisaient pas. Je n'ai pas l'impression d'avoir été entendu, et c'est pourquoi je m'interroge sur la réelle stratégie de l'entreprise pour son site amiénois. Je connais bien les salariés et j'ai beaucoup de respect pour les représentants syndicaux. À de multiples reprises, les salariés ont choisi leurs représentants : il ne m'appartient pas de juger quelle était la position à prendre sur l'organisation du temps de travail, sur l'acceptation du PSE…
S'agissant de Titan, j'espérais sauver les emplois du domaine agraire. Mais je n'ai jamais disposé d'éléments me permettant d'être sûr que l'offre de Titan était sérieuse : les montants d'investissements mis en avant étaient de quelques millions d'euros, ce qui m'a toujours paru sans rapport avec ce qui était nécessaire. Les négociations, vous le savez, ont achoppé sur ce point, mais aussi sur la durée pour laquelle Titan s'engageait à maintenir l'activité ; nous n'avons jamais eu de réponse à ces questions, et c'est pour cela que j'ai demandé que les négociations se tiennent au niveau national, sous l'autorité du Gouvernement. Je l'ai d'ailleurs demandé au ministre Besson comme je l'ai demandé ensuite aux ministres Montebourg et Sapin, et ensuite au Premier ministre lui-même.