Intervention de Marwan Lahoud

Réunion du 16 octobre 2013 à 9h30
Commission des affaires économiques

Marwan Lahoud, président d'EADS France et directeur général délégué du groupe EADS :

Nous ferons bientôt voler un avion d'une capacité de deux places et disposant d'une autonomie de deux heures en vol. Aux dires de certains, un avion électrique de deux cents places pourrait voler en 2030. En ce qui me concerne, je ne pense pas voir de mon vivant un tel avion, et miserais davantage sur 2050. L'enjeu technologique est simple à comprendre : comment obtenir un rendement élevé de la transmission d'électricité à bord de façon à limiter la hausse de température ? Tout le monde mise sur la supraconductivité mais, à l'heure actuelle, il n'existe pas de supraconducteurs industriels et les recherches technologiques n'ont pas débuté. Certes, quelques laboratoires de recherche fondamentale comme le CEA ont lancé des travaux d'expérimentation mais nous en sommes encore loin. Comme vous le voyez, je ne suis pas là pour vous mentir.

J'ai également été interrogé sur le CoSpace. Il me semble essentiel d'aligner l'ensemble de la filière industrielle sur l'avenir de la filière Lanceurs. A mes yeux, il s'agit du principal enjeu du moment, même si d'autres sujets comme le développement du satellite électrique méritent d'attirer l'attention. En résumé, si nous souhaitons conserver la maîtrise de notre capacité de lancement, il est indispensable de construire un successeur à Ariane 5. Or, même si un programme Ariane 6 était initié aujourd'hui, le premier lancement ne pourrait intervenir avant une dizaine d'années. La question est donc simple : que faire d'ici là ? L'Europe a acquis un avantage commercial grâce aux intenses efforts fournis par l'ensemble de la filière. Il importe de conserver cet avantage, malgré le développement de la concurrence et l'évolution à venir du marché satellitaire. Nous y travaillons et, j'en suis convaincu, CoSpace et Mme Geneviève Fioraso, dont l'implication ne fait aucun doute, nous permettront d'atteindre nos objectifs.

S'agissant de l'impact des réformes engagées par Air France sur le groupe EADS, il est quasiment nul en raison de la faible part que représente Air France au sein de notre chiffre d'affaires.

La branche Tests et Services, j'ai eu l'occasion de le dire, avait vocation à sortir du groupe avant même le regroupement d'Airbus défense et espace. La taille du groupe EADS constitue en effet un frein au développement de Tests et Services, qui pourra à l'avenir conquérir de nouveaux marchés. C'est un fait, Tests et Services se rapproche davantage d'une PME en termes de fonctionnement et d'activité que d'un grand groupe.

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