Je conviens qu'on peut certainement progresser dans cette voie.
Il n'existe pas de règle selon laquelle chaque région devrait être autosuffisante en électricité. Ce ne serait pas conforme au principe de solidarité, et cela ne se pratique pas davantage à l'échelle européenne. Les Pays-Bas produisent de l'électricité à partir du gaz car ils ont des ressources en gaz, les Finlandais à partir de la biomasse car ils ont des forêts, les Suisses et les Autrichiens produisent de l'électricité hydraulique. Il est logique que chacun cherche à valoriser ses propres formes d'énergie, et que s'établissent ensuite entre pays européens des échanges commerciaux qui concourent à la solidarité et permettent d'optimiser les investissements.
Au moment de la fameuse pointe à 102 000 MW, la France importait 9000 MW ; mais il restait 3000 MW disponibles sur le territoire national. Sans les interconnexions, cela ne « passait » pas. Importer nous a permis d'éviter de démarrer des centrales – ce qui aurait coûté plus cher. Nous avons donc optimisé. Si la France avait été une île électrique, il aurait donc fallu avoir au moins 6000 MW de plus – pour seulement quelques heures. Bref, les interconnexions sont aussi un instrument d'optimisation économique, environnementale et technique entre pays européens.