Intervention de Jacques Feytis

Réunion du 15 octobre 2013 à 17h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jacques Feytis, directeur des ressources humaines du ministère de la Défense :

On ne peut pas dire qu'ils soient plus inamovibles que les fonctionnaires : les reconversions ont montré qu'ils avaient fait preuve de mobilité.

Certains prétendent qu'ils sont privilégiés, mais leur rémunération est gelée depuis quatre ans. Par conséquent, leur prime de rendement, indexée sur la rémunération de base, n'évolue pas non plus. Ainsi, depuis quatre ans, chaque année de gel du bordereau de salaire ouvrier (BSO) représente 17 millions d'euros d'économies sur la masse salariale. Le gel de la rémunération sera prolongé en 2014. On ne peut donc pas parler de gabegie.

En outre, le recrutement sera limité à quatre métiers : les opérateurs en maintenance aéronautique, les pyrotechniciens, les diésélistes et les frigoristes. Ces dernières années, nous avons recruté 300 contractuels, notamment dans la maintenance aéronautique, avec des conditions de salaire équivalentes à celles des ouvriers de l'État. Dans la mesure où les recrutements vont reprendre, nous allons proposer à ces 300 opérateurs de devenir ouvriers de l'État, mais nous mènerons cette transformation de manière raisonnable, c'est-à-dire en prenant en compte la réalité de leurs quelques années de carrière – sachant qu'il n'y aura pas d'évolution salariale !

Il est compliqué d'être totalement optimiste dans la mesure où ce sont des femmes et des hommes qui doivent quitter l'institution. Nous sommes suffisamment affectifs au ministère de la Défense pour n'être jamais vraiment satisfaits, quand bien même une manoeuvre RH de ce type est réussie. Avec les gestionnaires, nous pensons pouvoir y arriver techniquement, mais en utilisant des leviers douloureux : réduction des recrutements, incitations au départ, mais aussi limitation des avancements, comme nous l'avons fait en 2013. Le véritable enjeu se situe dans l'articulation entre l'organisation et la RH, mais encore faut-il que les services fonctionnent. Les analyses fonctionnelles doivent identifier les postes où nous pouvons nous permettre des déflations et ceux que nous souhaitons conserver. Incontestablement, le ministère va encore souffrir. Nos agents, civils ou militaires, abordent avec courage et tristesse cette nouvelle étape qui est inévitable.

Enfin, la gestion des contrôleurs des armées est assurée, non par moi-même, mais par le chef du contrôle général des armées. Il est parfaitement conscient que le corps doit montrer l'exemple, car il n'y a aucune de raison qu'il ne participe pas à la déflation à la mesure de ses effectifs. Le contrôle n'est pas toujours apprécié, et c'est en un sens normal ; mais s'il n'existait pas, l'Inspection des finances ou la Cour des comptes se chargerait de son travail… Au moins sommes-nous pour la plupart d'anciens officiers des armes ou des services et connaissons-nous plutôt bien le ministère.

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