Intervention de Bernard Accoyer

Séance en hémicycle du 22 octobre 2013 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2014 — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Accoyer :

Dès 1983 et par ordonnance, d’un seul coup, la gauche a réduit de vingt trimestres la durée de cotisation et ainsi augmenté mécaniquement de cinq ans la durée moyenne des pensions servies aux retraités. Pourtant, chacun savait qu’avant l’an 2000 tous les régimes de retraite seraient, par cette décision brutale et dogmatique, mis en grande difficulté. D’ailleurs, cela n’a pas manqué. Quand on voit les difficultés qu’il y a pour prolonger la durée de cotisation et augmenter l’âge légal de départ à la retraite, on mesure le séisme aux conséquences définitives qu’a constitué pour les caisses cette décision irresponsable.

Plus de trente ans après, en 2012, et cette fois par décret, le gouvernement Ayrault est revenu sur la retraite à 62 ans que le gouvernement Fillon avait fait adopter en 2010 malgré l’opposition frontale de la gauche, ici même comme dans la rue. Vous n’étiez d’ailleurs pas en reste, madame la ministre.

Cette opposition constante de la gauche française à toute réforme de la Sécurité sociale s’est manifestée en 1991 avec Michel Rocard. Elle s’est manifestée aussi en 1995 et 1996 par le refus de toute réforme, y compris celle des régimes spéciaux et même pour ce qui est de l’instauration, pourtant évidemment indispensable, d’une budgétisation des dépenses de la Sécurité sociale, c’est-à-dire des lois de financement de la Sécurité sociale. En 2000, Lionel Jospin et Martine Aubry, malgré les conclusions du rapport Charpin, n’ont pas eu davantage de courage, encouragés à ne rien faire par le Premier secrétaire du Parti socialiste de l’époque, un certain François Hollande.

Mais ce n’est pas tout : en 2003 et en 2007, à chaque fois que la droite a courageusement voulu oeuvrer pour consolider les régimes, la gauche a montré son irresponsabilité face à la répartition. La gauche n’a pas seulement refusé constamment les mesures de consolidation des comptes sociaux : elle a été à l’origine de tous les mécanismes inflationnistes et déresponsabilisants, ou des dispositions d’apparence généreuse mais non financées. Ainsi, les 35 heures et les exonérations de charges correspondantes…

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