L’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, tout comme celui du projet de loi de finances, est l’un des moments les plus importants de la vie démocratique, où l’on donne sens au mot « responsabilité » – la responsabilité, c’est de ne pas transmettre nos dettes aux générations futures. C’est le moment où les convictions politiques prennent corps – les nôtres, à gauche, sont le progrès et la justice. C’est à cette aune que nous voulons être et que nous serons jugés.
Quels sont les progrès que les Français attendent en matière de protection sociale ? Le progrès consiste d’abord à faire en sorte que le troisième âge ne soit plus celui de la fin de vie, mais celui d’une troisième vie. Quel plus beau défi ? L’allongement de l’espérance de vie n’est pas un fardeau, mais une chance, considérons-la comme telle !
Il fallait pour cela adapter notre système de retraite par répartition au vieillissement. Nous l’avons fait avec la prise en compte de la pénibilité, avec la compensation des inégalités de carrière dont sont victimes les femmes et avec la validation des périodes de chômage ainsi que des périodes de stage et de formation en alternance pour les jeunes.
Il faut ensuite adapter la société à son vieillissement : c’est le grand chantier annoncé par le Premier ministre pour 2014, et nous attachons du prix à ce que la pompe soit amorcée dès l’an prochain. Nous avons, comme vous le savez, madame la ministre, adopté un amendement en commission en ce sens.
Le progrès consiste ensuite à moderniser la politique familiale. Aimer les familles ne signifie pas regretter, comme le fait l’opposition, celles de l’ancien temps : maman à la maison, papa au travail, et ce pour toute la vie.