Dès lors que ce comportement s’enracine au quotidien, c’est la question du droit élémentaire à accéder aux soins qui se pose. Lorsque la santé devient un luxe – et avec la crise, c’est le cas de nombreuses personnes –, c’est la philosophie même de la Sécurité sociale héritée de 1945 qui est remise en cause !
Concernant l’équilibre général et le volet recettes de ce PLFSS, autant dire qu’ils reposent sur un malentendu tant les économies auxquelles il prétend aboutir paraissent floues.
Vous annoncez ainsi 6 milliards d’euros d’économies sur le budget de la sécurité sociale. Mais en creusant quelque peu, et si l’on neutralise la hausse tendancielle des dépenses, il ne reste plus que 3,5 milliards d’économies réelles, lesquelles reposent essentiellement sur le tour de passe-passe de la revalorisation des pensions de retraite qui passe du 1er avril au 1er octobre, soit 800 millions d’euros pris dans la poche des retraités ; sur la modulation de la prestation d’accueil du jeune enfant, la PAJE, en fonction des revenus, soit 100 millions d’euros pris sur les familles ; sur la revalorisation d’un point de moins que l’inflation des retraites complémentaires gérées par les partenaires sociaux, soit l, 2 milliard d’euros pris dans la poche des retraités, grâce à une réforme dans laquelle l’État n’est pas intervenu ; et enfin sur un rabot de 500 millions d’euros sur les frais de gestion des organismes de sécurité sociale.
Pis, le PLFSS continue à faire peser des prélèvements supplémentaires sur les Français, malades des impôts et des taxes que le Gouvernement leur fait subir depuis dix-huit mois. Votre ordonnance, madame la ministre, est toujours aussi amère…