ERDF est soumis à une législation moins contraignante que RTE. J'estime d'autre part que l'extension de notre zone d'intervention ne pourrait se faire, si elle a lieu, que par continuité géographique – Belgique, Italie, Espagne, Allemagne, voire Grande-Bretagne – afin de pouvoir développer de vraies synergies industrielles, des politiques communes sur les approvisionnements ou encore des efforts de R&D communs. En clair, je ne regrette pas de ne pas pouvoir investir en Amérique du sud ou en Asie…
J'en viens au franchissement des Pyrénées, madame Massat. Vous connaissez parfaitement l'historique du projet actuel : nous avons franchi plusieurs étapes ; les déclarations d'utilité publique ont été prononcées ; nous avons même parfois été en avance sur nos amis espagnols. La traversée des Pyrénées s'effectue au droit du Perthus, par un tunnel qui va être foré des deux côtés. Le tunnelier est arrivé plus tôt que prévu côté espagnol ; il est actuellement sous la frontière, mais doit ralentir : le juge de l'expropriation français est parti en vacances et ne rendra son jugement qu'après le 15 août. Or selon le code minier, la propriété d'un terrain englobe le tréfonds. En l'absence d'accord amiable, une expropriation est donc nécessaire. Les autres travaux avancent selon le calendrier prévu. Le chantier devrait s'achever fin 2013.
Les accords franco-espagnols ouvraient la possibilité de porter la capacité de transit à 4000 MW. Nous sommes actuellement à 1400 MW ; nous allons en ajouter 1200. Il manque donc encore une liaison. Celle-ci devrait passer à l'ouest ; il s'agira là encore d'une liaison souterraine – peut-être même sous-marine. On parle de Bilbao-Bordeaux, mais tout cela est encore à l'état de projet. Vous connaissez la situation économique de l'Espagne ; mon nouvel homologue espagnol, M. Folgado, qui a été ministre de l'énergie, m'a cependant assuré que le projet en cours et les travaux exploratoires sur une troisième grande liaison n'étaient pas remis en cause.