Monsieur le ministre, le budget que vous soumettez au Parlement montre bien que l'on peut concilier l'économie des deniers publics et l'efficacité. L'effort de rigueur s'accompagne d'un redéploiement des crédits et de l'affichage d'un certain nombre de priorités : le réseau diplomatique est préservé ; la sécurité des postes est prise en compte ; la réforme des bourses est en bonne voie. En particulier, le réseau poursuit son adaptation en direction des pays émergents, manière primordiale de mettre le Quai d'Orsay au service du redressement économique.
L'une de vos priorités étant la diplomatie économique, le bilan de la nomination des représentants spéciaux et de l'articulation de leur travail avec celui des postes est-il positif ? Pour ce qui des postes, comment les différents services s'approprient-ils cette dimension de la politique étrangère ? Collaborent-ils activement à cet effet ? En Chine, le regroupement sur un seul site des services de l'ambassade a joué un rôle important. Observons-nous le même regroupement ailleurs – en particulier dans les pays émergents ?
Vous m'avez par ailleurs fait parvenir, ainsi qu'à Patrick Bloche, président de la commission des affaires culturelles, et aux deux rapporteurs pour avis sur les crédits de la diplomatie culturelle et d'influence, François Loncle et Claudine Schmid, le troisième rapport d'évaluation de l'expérimentation du rattachement à l'Institut français du réseau culturel de la France à l'étranger. Ses conclusions sont très négatives : « L'expérimentation ne revêt pas de caractère concluant ; elle confirme l'existence du risque majeur pour la stabilité de notre réseau culturel et de coopération à l'étranger, en cas de rattachement. Outre ces incertitudes, le rattachement impliquerait un surcoût budgétaire estimé à 52 millions d'euros sur la période 2014-2016. La nature du lien avec notre dispositif culturel à l'étranger traduit aussi, aux yeux des autorités des publics locaux, le rôle que nous entendons assigner à notre diplomatie d'influence. Le rattachement poserait donc la question de l'articulation de notre politique dans ce domaine avec les autres champs de notre action diplomatique, et présenterait le risque de mettre en défaut le positionnement emblématique d'une diplomatie culturelle installée au coeur de notre action internationale. »
Quelles conclusions tirez-vous de ce rapport ?