Intervention de Yvette Roudy

Réunion du 16 octobre 2013 à 16h00
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Yvette Roudy :

Madame Marie-George Buffet, s'agissant du travail à temps partiel, il faudrait au moins obliger les grandes surfaces à ne pas créer spécifiquement des emplois à temps partiel, pour que la caissière dont je parlais puisse envisager de gravir des échelons et passer à temps complet. Il faut la sortir de ce piège. Peut-être pourrait-on accuser les grandes surface de faire du sexisme à l'envers, en n'embauchant pas d'hommes ! Car je vous assure que les hommes n'accepteraient pas certaines conditions et ne se laisseraient pas bloquer dans des emplois à temps partiel !

Monsieur Denaja, la féminisation des titres et des professions est très importante. Je vous suggère de consulter le rapport de Benoîte Groult, qui recommande des terminologies, qui ne sont pas ridicules et parfaitement acceptables. Pourtant, que n'a-t-on pas entendu !

Il est tout à fait significatif de constater que dès l'instant où l'on gravit des échelons et où l'on approche du pouvoir, les titres se masculinisent. Pour ma part, j'avais refusé de signer mon décret d'attribution, précisément parce qu'il me masculinisait : Mme Roudy est nommée… « Le » ministre fera…, « il ». On ne change pas de sexe parce qu'on atteint certains échelons. Ils se sont donc adaptés.

Vous avez sans doute remarqué, par ailleurs, que l'on parle des prud'hommes et des sages-femmes. Il y a des femmes prud'hommes, qui n'ont pas fait d'histoire. Mais quand on a ouvert le métier de sage-femme aux hommes, ils ont voulu une nouvelle appellation : maïeuticien. Pour les hommes, il fallait un terme compliqué et scientifique.

Ensuite, j'ai bien noté vos propos sur la loi antisexiste. Je dispose d'un exemplaire que je tiens à votre disposition. Vous verrez que vous pouvez encore vous en inspirer.

S'agissant de la garde alternée, je ne peux pas vous répondre. S'agissant des concours de mini miss, j'ai une position très hostile. C'est une façon de conforter certains stéréotypes. C'est aussi bête que former les petits garçons à la violence et les petites filles à la soumission. À mon avis, il faut tuer ce genre d'initiative dans l'oeuf.

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