Sachant qu'un enseignant coûte à peu près 2 millions d'euros tout au long de sa carrière, 60 000 recrutements engagent les finances de notre pays pour 120 milliards d'euros. Nous vous redisons notre circonspection quant à ce choix budgétaire qui aurait dû, à tout le moins, être corrélé à la question de la gestion des ressources humaines. Pour reprendre l'expression de la Cour des comptes, il aurait dû conduire à une réflexion pour « gérer les enseignants autrement ». La question est d'autant plus cruciale que nous nous apprêtons, semble-t-il, à reculer de deux places au classement international PISA, où nous occupions déjà un rang médiocre. La question des moyens doit, budgétairement, mais aussi moralement, dirai-je, compte tenu de l'effort consenti par nos concitoyens, être corrélée à celle de l'efficacité de la dépense publique. Cette dimension devrait d'ailleurs imprégner absolument tous nos travaux.
J'ai noté avec beaucoup d'intérêt la question posée par Mme Buffet. Je vous rejoins, ma chère collègue, et je regrette que vous ne l'ayez pas posée pendant le débat sur la refondation de l'école. Vous avez souhaité davantage de stabilité dans les équipes éducatives. Voilà qui pose précisément la question d'une gestion différente des ressources humaines, qui ne soit pas simplement guidée par de considérations de nominations en fonction de points, de situations personnelles. Pour assurer la stabilité des équipes éducatives, il faut gérer les enseignants autrement.
Monsieur le ministre, un des marqueurs de votre réforme est la scolarisation des moins de trois ans. La rentrée ayant eu lieu, pouvez-vous nous indiquer de combien a augmenté le taux de scolarisation de ces enfants ? Vous allez y consacrer, sur le quinquennat, 3 000 emplois, soit 6 milliards d'euros. Qu'en a-t-il été à cette rentrée ?