Monsieur le ministre, je commencerai par les éléments positifs. Je salue les efforts supplémentaires réalisés en matière de scolarisation des enfants handicapés, avec la création de 305 postes d'auxiliaires de vie scolaire. Cela va d'ailleurs dans le sens de l'action volontaire engagée par la majorité précédente. Un deuxième élément positif mérite d'être relevé : les 10 millions d'euros consacrés au développement du numérique dans les établissements scolaires. Il est en effet important que les outils numériques soient mis au service de l'enseignement. Cela suppose que les enseignants soient formés, pour qu'ils puissent en faire un usage bénéfique au service des élèves.
Permettez-moi à présent de revenir sur le rapport de la Cour des comptes en date du 22 mai dernier. Les résultats sont décevants : la France se classe dix-huitième sur trente-quatre parmi les pays de l'OCDE. Elle consacre à l'éducation plus de moyens – 6,3 % du PIB – que d'autres pays, dont les élèves réussissent pourtant mieux. La rémunération globale des enseignants s'élève à 50 milliards d'euros, soit 17 % du budget de l'État, mais la rémunération moyenne d'un enseignant est inférieure de 35 % à celle d'un cadre non enseignant de la fonction publique, et de 20 % à celle d'un homologue vivant dans un pays de l'OCDE. En un mot, la France dépense pour l'éducation plus que ses alter ego de l'OCDE, pour des résultats moins bons et des professeurs moins bien payés. Bien entendu, la Cour des comptes condamne ces dérives de l'éducation nationale depuis trente ans. Elle dénonce aussi les mauvais choix de François Hollande, notamment sa proposition phare de recruter 60 000 professeurs en cinq ans. La priorité, ce n'est pas de donner toujours plus de moyens à l'école, surtout alors que le pays est en crise, et que cela se fait au détriment de la qualité de l'enseignement.
Confirmez-vous, monsieur le ministre, que, pour recruter un nombre important d'enseignants alors qu'elles ne disposent pas toujours d'un vivier suffisant, les académies ont été contraintes de baisser de deux à trois points la barre d'admissibilité aux concours, notamment à ceux du premier degré ? Pour la session extraordinaire 2014 du concours de professeur des écoles, la barre d'admissibilité aurait été fixée à 4 sur 20 à Créteil, à 5 sur 20 à Paris, à 4,5 sur 20 à Versailles et à 7 sur 20 à Strasbourg. Même en abaissant la barre d'admissibilité, il semble que près de 2 000 postes n'aient pas été pourvus par concours cette année. Pensez-vous sincèrement améliorer le niveau des élèves en nivelant par le bas les concours ? N'aurait-il pas fallu augmenter le niveau de rémunération des professeurs, comme nous le prônons, sachant que désormais ils sont recrutés au niveau master ?
Ma seconde question porte sur les rythmes scolaires, point déjà été largement abordé. Comme Yves Foulon vous l'a dit hier, notre opposition ne porte pas sur le fond, mais sur la méthode : l'absence de concertation fait problème, et le financement n'est pas adapté. Michel Destot l'a d'ailleurs rappelé, qui évalue le coût de la réforme à 150 euros par enfant. D'un point de vue organisationnel, prévoyez-vous des aménagements, des dérogations ? Permettez-moi de citer un exemple : dans ma circonscription, la pratique des sports d'hiver s'effectue pendant une journée, le mercredi. Puisque le mercredi matin sera travaillé, et que les temps de trajet sont importants, la pratique des sports – du ski en particulier – est remise en question. Prévoyez-vous des dérogations et des aménagements pour permettre à nos enfants de continuer à pratiquer ce sport ?