Intervention de Nicolas Dhuicq

Réunion du 23 octobre 2013 à 16h20
Commission élargie : finances - défense nationale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dhuicq :

Permettez-moi quelques remarques inspirées du monde réel et chaotique dans lequel nous vivons.

Alors que son PIB est inférieur au nôtre d'environ 25 %, la Fédération de Russie va dépenser, sur les dix prochaines années et pour sa seule flotte, autant que ce que nous allons consacrer annuellement sur les quatre ans qui viennent à l'équipement de l'ensemble des forces. La France fait-elle réellement des efforts suffisants pour rester une puissance maritime mondiale et défendre nos zones d'intérêt économique ?

Le Japon se dote d'une flotte de premier rang, avec plus de quarante navires, dont au moins trois sont de classe Aegis et d'un tonnage supérieur à 11 000 tonnes. La Corée du Sud fait exactement de même. Contrairement à ce que vous dites, il apparaît que notre pays connaît un déclassement progressif.

Quant à la Chine, c'est le seul pays au monde à produire encore des richesses. Si l'on soustrait la dette souveraine du PIB, la France ne produit que 5 % de son PIB en richesses réelles par an, contre 3 000 milliards sur un PIB de 6 000 milliards pour la Chine.

Dans ce monde instable où la majorité de nos approvisionnements vient de la mer, ce déclassement de la flotte, cette absence de la France dans le Pacifique sud, notamment en Nouvelle-Calédonie et sur certains îlots, est dramatique pour les intérêts de la nation. Vous nous comparez en permanence à des États européens qui désarment, à l'exception notable de la Royal Navy, qui lance aujourd'hui deux coques de porte-avions, et même de la Bundeswehr, qui aura plus de chars Leopard en opération que nos 200 Leclerc et qui se dote à la fois de la chenille et de la roue. Vous ne pouvez pas continuer à dire que nous restons la première armée d'Europe.

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