Je vous accuse, monsieur le ministre, de n'être pas sincère dans la façon dont vous présentez votre budget aux Français. Alors que la dépense publique continue d'augmenter, ce sont les ministères régaliens, les affaires étrangères et la défense nationale, qui supportent les économies. Le fait que ce budget soit en quelque sorte examiné à huis clos est significatif.
Par ailleurs, ce projet de budget comporte des recettes qui n'en sont pas vraiment, qu'il s'agisse des reports ou des recettes exceptionnelles. Certaines dépenses sont sous-estimées : on ne peut pas annoncer 450 millions d'euros pour les OPEX, alors qu'on va laisser au moins 3 500 hommes au Mali.
Votre budget nous conduit tout droit à un choix entre forces de dissuasion et forces de projection, qui commencent à être réduites de façon significative, comme l'opération malienne l'a montré. Comment pouvez-nous dire dans ces conditions qu'en 2017, l'armée française sera la première armée européenne ? Avec qui allez-vous faire l'Europe de la défense alors que la Grande-Bretagne baisse également sont budget de la défense ?