Le Gouvernement est favorable à cet amendement rédactionnel.
Je remercie Mme Poletti du soutien qu’elle apporte à cet article. Madame Pinville, la lutte contre le tabagisme des jeunes est effectivement une priorité de santé publique. On a parfois tendance à l’oublier : on meurt du tabac dans notre pays. 73 000 morts sont imputables chaque année à cette cause, dont 5 000 non-fumeurs, ce qui reste considérable.
Nous savons bien que l’on commence à consommer du tabac tôt. Il est fréquent de voir des enfants de douze ou treize ans fumer, pour imiter leur père ou pour s’intégrer à un groupe. Or le tabac est addictif : on a tendance à oublier que la nicotine est encore plus addictive que l’héroïne. Les jeunes ne voient ces risques que de façon très lointaine. Il est difficile de leur expliquer qu’ils font peser un risque sur leur santé à l’horizon de quinze, vingt ou trente ans. Ils ne sont donc pas très réceptifs aux discours de prévention. En revanche, vers vingt ans, un nombre important d’entre eux veut arrêter, mais ne trouve pas le soutien nécessaire dans les dispositifs qui existent à l’heure actuelle.
Il existe déjà une aide au sevrage tabagique, offerte à l’ensemble de la population. Elle consiste en un forfait de 50 euros par an. Cela apparaît désormais insuffisant. Surtout, cette aide financière n’est pas accompagnée par d’autres mesures. L’objet de cet article est donc de permettre aux jeunes de vingt à vingt-cinq ans, dont un à deux millions seraient susceptibles de s’arrêter de fumer, de bénéficier d’une aide plus importante. Le montant de cette aide serait ainsi fixé à 150 euros par an. Surtout, ils pourraient bénéficier d’un soutien personnalisé mieux ciblé que l’assurance maladie pourra mettre en place à côté de ce qui existe déjà dans le cadre de l’institut national de prévention et d’éducation pour la santé, c’est-à-dire l’offre « tabac-info-service ». Il s’agit donc de mettre en place des actions spécifiques en direction des jeunes. C’est l’objet de cet article.
Pour ce qui est de la cigarette électronique, il faut reconnaître que ce produit rencontre un grand succès. On ne peut pas garantir totalement son innocuité. Il peut entraîner une addiction puisque, même s’il ne contient pas de goudron, il contient de la nicotine. Si ce produit permet à certains d’arrêter de consommer du tabac, nous ne pouvons que nous en réjouir, mais il peut aussi servir de porte d’entrée vers le tabac. C’est la raison de l’extrême vigilance du Gouvernement en général, et de la mienne en particulier, à l’égard de ce produit.