Messieurs, je vous souhaite la bienvenue. Votre audition s'inscrit dans les travaux que nous avons lancés il y a plusieurs mois dans le but de faire des préconisations sur le financement de la branche « famille » de la sécurité sociale. La Cour des comptes nous a remis le rapport que nous lui avions commandé sur le sujet.
Dans le même temps, plusieurs chantiers et réformes sont en cours. Le Haut Conseil du financement de la protection sociale mène une réflexion sur les logiques des différentes branches et sur les relations entre les prestations et les modes de financement ; il émettra dans les prochains mois des propositions fondées sur des simulations à très long terme.
Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2014 prévoit par ailleurs une baisse des cotisations « famille » des entreprises, en contrepartie de la hausse des cotisations « vieillesse » qui résulte de la réforme des retraites.
On le voit, le cadre juridique se modifie en même temps que nos travaux se poursuivent. Nous souhaitons pouvoir apporter notre contribution à la réflexion en février ou mars 2014, avant l'élaboration du PLFSS pour 2015 qui devrait mettre en place les réformes proposées par la majorité.
Pour la branche « famille » comme pour d'autres domaines, la question principale est d'identifier la meilleure assiette de prélèvement, tant pour les entreprises que pour les ménages. Le débat relatif à la taxe sur l'excédent brut d'exploitation (EBE) dans le projet de loi de finances pour 2014 en témoigne : faut-il s'en tenir à des cotisations assises sur la masse salariale, passer à une assiette correspondant à la valeur ajoutée, ou encore adopter une solution mixte ? Concernant les ménages, faut-il basculer vers une contribution sociale généralisée (CSG) progressive ? Dans chaque cas de figure, quelles sont les conséquences sur la situation économique et sur l'emploi ?
S'agissant de la protection sociale, se pose également la question de la conformité des financements avec la logique de chaque branche. Les organisations syndicales sont très attachées à cet aspect que notre mission considère, pour sa part, comme moins fondamental.
La Cour des comptes s'en est tenue à une approche classique – peut-être trop classique – des conséquences des assiettes et des modes de prélèvement possibles sur l'emploi et la croissance. Elle s'en explique d'ailleurs dans son rapport en soulignant les limites des modèles utilisés. C'est pourquoi nous avons souhaité prendre également l'avis d'économistes experts de ces sujets.
La MECSS, je le rappelle, est une instance paritaire où la majorité et l'opposition sont représentées à égalité. Son objectif est avant tout de bien poser les termes du débat et d'ouvrir les champs du possible.