Oui, mais seulement dans la pratique. Ainsi, au cours de la première guerre du Golfe, la France a déployé sur le terrain entre 15 000 et 20 000 hommes, toutes armées confondues.
Pour l'armée de terre, un effectif de 15 000 hommes correspond à deux brigades de combat, que nous formons donc en priorité – toujours au nom du principe de différenciation – aux opérations de coercition et à l'engagement en premier, nécessitant des capacités telles que les lance-roquettes unitaires (LRU), l'artillerie sous blindage et les chars. Cette formule est tout à fait acceptable. En revanche, je le répète, je n'ai pas voulu descendre en deçà du niveau « tout juste suffisant » qui avait déjà été atteint dans certaines fonctions critiques.
Les difficultés du casernement sont un de nos drames ! Elles affectent directement le moral des hommes. La plupart des militaires de l'armée de terre – dont 72 % sont sous contrat et plus de la moitié sont des engagés volontaires – vivent dans des casernes. La proportion est encore plus élevée chez les légionnaires. Tel n'est pas le cas dans les autres armées. Nous devons donc un minimum à nos soldats. Or les grands programmes d'équipement nécessitent une grande part des crédits consacrés aux infrastructures. Par comparaison, les projets de réfection d'un bâtiment, d'un stade ou d'un réfectoire apparaissent bien modestes et passent parfois au second rang des priorités. Ces projets ne sont d'ailleurs pas non plus prioritaires aux yeux des entreprises. La base industrielle et technologique du secteur terrestre a sans doute une surface moins étendue que celle des autres milieux mais ses industries fabriquent néanmoins des équipements de qualité qui se vendent : ainsi le groupe Nexter, parfois critiqué, réalise des bénéfices à l'exportation.