Madame la députée Axelle Lemaire, vous avez raison de rappeler que le constat que nous devons aujourd’hui dresser en matière de politique européenne du numérique est un constat d’échec.
Alors même que nous nous étions fixé, en 2000, le projet ambitieux de faire de l’Europe le continent no 1 en matière d’économie de la connaissance – c’était la stratégie de Lisbonne –, force est de constater que nous avons échoué. Lorsque nous regardons avec lucidité où en est l’économie numérique en Europe, il est vrai que nous ne pouvons que dresser un constat d’échec.
Pourtant, nous avons eu des succès. Nous avons réussi à construire des réseaux à haut et très haut débit à des prix extrêmement faibles pour les consommateurs. Nous avons soutenu l’effort de recherche et développement partout en Europe. Mais il est vrai que si nous avions en 2000 six constructeurs de téléphones mobiles en Europe qui représentaient 55 % du marché, aujourd’hui, avec le rachat de Nokia par Microsoft, nous n’en avons plus un seul. Et je ne parle pas des difficultés rencontrées par les équipementiers de réseaux de télécom.
Face à cela, la France a effectivement proposé à l’Europe de réagir. Telle est la position que le Président de la République portera demain auprès de ses homologues lors du Conseil européen.
Le fait que nous ayons déjà resitué et centré le débat sur le numérique à l’échelle européenne constitue une première victoire politique parce que, vous avez raison, ce sujet n’était pour l’instant pas traité et ne l’avait pas été par la précédente majorité. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)