Mesdames les ministres, à l'heure où je parle, M. Chérèque est à La Réunion pour présenter le plan quinquennal de lutte contre la pauvreté, mais je tenais à être présente ici puisque nous débattons de la solidarité, de l'insertion et des moyens de réduire la pauvreté. Ce sujet central fait débat à La Réunion, et c'est normal puisque les chiffres de l'INSEE sont mauvais : je rappelle que 42 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, que celle-ci touche six enfants sur dix et que le taux de chômage reste très élevé. Mon collègue Patrick Lebreton a évoqué la fin du RSTA, qui prévoyait le versement de 100 euros pour les ménages gagnant jusqu'à 1,4 SMIC. Cette mesure a produit une perte de pouvoir d'achat pour environ 30 000 foyers et a créé des crispations au sein des ménages réunionnais. La fin probable du COSPAR, une prime accordée aux salariés touchant une faible rémunération – dont le montant était de 50 euros fin 2013 – risque encore d'aggraver la situation. De plus, la présidente du département menace de ne plus verser le RSA en raison de la charge que ferait peser cette allocation sur le budget de la collectivité.
Bien évidemment, je me réjouis du plan quinquennal de lutte contre la pauvreté dévoilé par le Premier ministre. Un tel plan a le mérite d'exister, mais il n'est pas à la hauteur des défis à relever pour les outre-mer. Pour réduire sensiblement et durablement la pauvreté dans nos territoires, ne pourrait-on pas, madame la ministre déléguée chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l'exclusion, réfléchir à un plan non pas sur cinq ans mais sur quinze ans, à l'instar de ce que prévoit la LODEOM pour soutenir l'économie réunionnaise ? Cela permettrait d'avoir une vision plus globale de la pauvreté dans les outre-mer et de prendre des mesures qui la réduiraient radicalement.
Par ailleurs, le département réunionnais fera-t-il l'objet d'un plan de rattrapage financier concernant le RSA ?
Enfin, j'ai bien compris que la mise en place de la prime d'activité est toujours à l'étude. N'y aurait-il pas moyen de simplifier le dispositif, notamment celui du RSA Activité, puisque, aujourd'hui, le taux de non-retour est très élevé, et plus encore dans nos territoires ?