Intervention de Thierry Repentin

Séance en hémicycle du 29 octobre 2013 à 21h30
Loi de finances pour 2014 — Débat sur les enjeux budgétaires européens

Thierry Repentin, ministre délégué :

Monsieur le député Savary, faut-il aller au bras de fer ? Faut-il tenter de convaincre, d’emporter l’adhésion et d’être plusieurs à faire évoluer la situation ? Vous mesurez très bien, considérant votre implication à l’échelle européenne, que l’existence du couple franco-allemand est fondamentale pour résoudre un certain nombre de problématiques. Nous privilégions cette dimension du travail en commun y compris lorsqu’il s’agit de lutter contre le dumping social et de parvenir à la convergence sociale par le haut.

Ajoutez à cela que le moment est particulier : tout laisse à penser que les discussions visant à la constitution d’un nouveau gouvernement de grande coalition en Allemagne sont également un instant privilégié pour progresser sur un certain nombre de sujets bloqués ces dernières années. Je ne peux évidemment pas tout dire des négociations entre partenaires franco-allemands ; je peux simplement vous indiquer que nous avons eu la semaine dernière, les 24 et 25 octobre derniers, en marge du Conseil européen réunissant des chefs d’État et de gouvernement, des échanges à un très haut niveau sur la question du salaire minimum. On sent une réelle volonté de progresser, y compris de la part de la chancelière – elle y est sans doute aidée par le SPD, formation très sensible à la fixation d’un salaire minimum par filière. Il n’est, en effet, pas dans la tradition des Allemands de créer un SMIC, sachant que le dialogue social est beaucoup plus fort chez eux qu’en France. Nous avons ainsi choisi non pas la voie contentieuse, mais celle du dialogue. J’ai bon espoir, monsieur le député, que les choses débouchent assez rapidement et que nous parvenions à nous accorder au cours de cette législature européenne, autrement dit avant le mois de mai prochain.

Les choses avancent bien, y compris sur la directive « travailleurs », pour laquelle nos amis allemands sont sur nos positions, ce qui n’est pas le cas de nos voisins anglo-saxons.

L’Europe sera également aux côtés de la Bretagne. J’ai passé la journée hier avec le préfet de région pour voir comment elle pouvait se mobiliser, à travers des outils financiers budgétaires dont elle dispose, pour accompagner la Bretagne dans ce moment difficile, avec notamment les fonds structurels, qui devront être fléchés dans le cadre des programmes opérationnels sur des restructurations, la mobilisation de la Banque européenne d’investissement, voire des project bonds.

Vous voyez, une question générale peut amener à des réponses très précises sur un dossier sur lequel la France se mobilise pour cette région Bretagne.

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