Intervention de Thierry Repentin

Séance en hémicycle du 29 octobre 2013 à 21h30
Loi de finances pour 2014 — Débat sur les enjeux budgétaires européens

Thierry Repentin, ministre délégué :

Madame la députée, je ferai examiner par mes services la situation que vous évoquez dans votre première question, car c’est un sujet que je connais mal. Si j’ai bien compris, vous dénoncez la porosité entre les agences européennes de sécurité alimentaire et le monde de l’agroalimentaire. Vous souhaitez que l’Union européenne s’assure d’une totale indépendance entre ces agences et les industriels du secteur. Les agences, il est vrai, vont souvent chercher les experts là où ils existent, et c’est souvent dans le monde industriel lui-même. Mais je vous apporterai une réponse beaucoup plus précise par écrit.

En ce qui concerne la politique migratoire, je me suis exprimé il y a quelques minutes. Le dernier Conseil des 24 et 25 octobre a acté que nous mettrions à profit quelques mois pour parvenir si possible à une politique migratoire commune à l’échelle européenne d’ici au mois de juin 2014, ce qui est ambitieux, afin d’apporter des réponses durables à la question de l’accueil des populations qui viennent chercher dans l’Union européenne un statut, un développement qu’elles ne trouvent pas dans leurs pays.

Vous avez plus précisément évoqué la situation des Syriens. À l’occasion de ce même Conseil, la France a dit sa disponibilité pour accueillir davantage de réfugiés de Syrie. Nous en accueillons aujourd’hui un peu plus de 3 000, avec un taux de réponses favorables de la part de l’OFPRA, sur le statut de réfugié, de 95 %. Nous avons d’ailleurs annoncé au Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés, à Genève, que nous souhaitions travailler avec lui pour offrir dans les meilleurs délais des solutions de réinstallation aux personnes vulnérables, actuellement hébergées dans des camps du HCR aménagés autour de la Syrie.

Nous avons également affirmé notre disponibilité et annoncé que la France était prête à accompagner d’une somme d’environ 20 millions d’euros les efforts actuellement déployés pour accueillir plus dignement les personnes fuyant la guerre et réfugiées dans les pays voisins – Liban ou Jordanie – où elles vivent dans des conditions très précaires. J’ai conscience, comme vous, madame la députée, que nous n’en ferons jamais assez. Voilà pourquoi, après le drame de Lampedusa, nous avons voulu agir en deux temps : celui de l’urgence, nécessaire pour faire face au contrôle et au sauvetage des gens qui traversent la Méditerranée sur des bateaux de fortune, et celui de la réflexion, afin d’élaborer dans les mois qui viennent une politique plus ambitieuse à l’échelle de l’Union européenne.

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