La CSG, dans l'ensemble, n'est pas dénuée de progressivité – vous le savez, les différents taux, les différentes exonérations, la non-déductibilité partielle de l'impôt sur le revenu… constituent des éléments de progressivité. C'est évidemment là un sujet délicat, qui doit donner lieu à un débat politique.
Nous considérons aussi que le débat doit prendre en considération à la fois les recettes et les dépenses : aujourd'hui, les prestations françaises sont extrêmement redistributives, et pas seulement grâce à des prestations ciblées. Peut-on dès lors financer un système de dépenses très redistributif avec un prélèvement qui cesserait d'être, comme l'actuelle CSG, large et assez peu redistributif ? Cela me paraît très difficile.
Enfin, je suis assez favorable à la définition de la CSG comme cotisation que propose le Haut Conseil : cela fait le lien avec son affectation. C'est l'avis de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), alors que le Conseil constitutionnel considère que la CSG appartient aux « impositions de toutes natures ». Il faudrait donc, en droit, faire évoluer le statut de la CSG. Nombre de nos prélèvements ont un statut mixte – c'est également le cas du forfait social ; le critère de l'affectation, qui est celui adopté par la CJUE, nous semble présenter certaines vertus.