Intervention de Isabelle Attard

Séance en hémicycle du 30 octobre 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Conditions de travail chez amazon

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Attard :

Elle recrute un grand nombre d’intérimaires, en promettant un CDI aux meilleurs et organise ses entrepôts de manière stakhanoviste : le salarié ne dispose d’aucune autonomie ; une machine lui dit où aller, quoi faire, chaque déplacement est mesuré, chaque ralentissement provoque un rappel à l’ordre des contremaîtres.

La direction d’Amazon ne demande pas une production fixe à chaque employé mais simplement faire mieux que la veille. C’est donc une course perpétuelle qui ne mène qu’à l’épuisement, et à l’abandon.

Ces conditions de travail que nous refuserions en tant que parlementaire, comment seraient-elles acceptables pour d’autres ?

Cette entreprise prétend créer des emplois alors qu’elle en détruit bien plus dans les chaînes de distribution et surtout chez les libraires indépendants. Ces destructions d’emplois sont pourtant subventionnées par les collectivités locales, alors qu’Amazon pratique abondamment l’évasion et l’optimisation fiscale : le manque à gagner fiscal se chiffre en centaines de millions d’euros.

L’inspection du travail intervient régulièrement dans cette entreprise mais la loi du silence, imposée aux salariés par le règlement intérieur, complique la tâche de ceux qui enquêtent. J’ai aussi été avertie que l’intégralité des données personnelles des salariés serait transmises au siège de Seattle.

Monsieur le ministre, nous vous demandons de lancer une enquête globale sur les pratiques d’Amazon envers ses salariés, en y associant la CNIL, au vu de l’automatisation poussée de l’organisation.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion