Mesdames et messieurs les députés, monsieur Letchimy, le Premier ministre a déjà répondu à une question similaire. Je ne reviendrai pas sur ce qu’il a dit. Je ferai simplement état de ce que nous avons vécu depuis hier, Jean-Yves Le Drian et moi. Comme vous le savez, nous avons accueilli nos compatriotes libérés à Niamey.
Je voudrais essayer de répondre à une question : comment peut-on résister à plus de trois ans de captivité ? Comment résister à une captivité d’autant plus éprouvante pour certains otages qu’ils n’avaient aucune nouvelle de l’extérieur ? Il y avait en effet deux groupes, et celui de Daniel Larribe et de Thierry Dol n’avait absolument aucune information sur ce qui se passait en France. Comment peut-on résister à cela ?
D’après ce que nous ont dit les ex-otages, il y a des habitudes à prendre. Il faut, tous les jours, faire un certain nombre d’exercices, de démarches, s’astreindre à une certaine discipline. Il y a aussi l’espoir, et le fait de savoir – sans en avoir de témoignage – qu’en France, chez nous, l’État et les citoyens sont à vos côtés. Je pense que c’est cela qui les a fait tenir.
Je rends à nouveau hommage au président nigérien. Dans le même temps, je veux vous dire que la France a été fidèle à son message : la France, mesdames et messieurs les députés, ne paye pas de rançon. C’est clair et net ! Le président Issoufou, grâce à ses contacts, a permis cette libération. Le fait que nous ayons mené des opérations militaires au Mali l’a facilitée. Dans ces conditions, tout le monde peut se réjouir – comme vous l’avez fait – de cette issue positive, tout en pensant aux otages qui restent détenus.