Je sais, monsieur le ministre, que vous n’aimez pas ce terme. Reconnaissez toutefois qu’alors même qu’il serait indispensable d’exécuter à 100 % la loi de programmation militaire pour assurer le maintien a minima de certaines compétences, la trajectoire budgétaire que vous retenez repose sur des paris dont nous savons qu’ils seront difficilement tenus. Je pense notamment aux ressources exceptionnelles, dont la fragilité est une évidence.
Dès lors, le modèle d’armée que vous proposez pour 2025 sera-t-il atteint ? J’en doute, et je crains que nos forces ne basculent définitivement vers un modèle qui n’aura plus rien à voir avec nos prétentions, avec notre rang de membre permanent du Conseil de sécurité, de puissance encore présente sur tous les continents, à la tête du deuxième domaine maritime mondial.
Avant de conclure, je souhaite revenir sur un point soulevé par mon collègue Michel Terrot, qui m’a suppléé mercredi dernier en commission élargie. À ma demande, il a interrogé le ministre de la défense sur le calendrier des fermetures et des déplacements d’unités, rendus inévitables par la poursuite de la réduction du format des armées. En réponse, le ministre a indiqué qu’il n’annoncerait les réductions d’effectifs et leurs conséquences qu’année après année.