Conformément aux engagements du Président de la République, les crédits du budget de la défense sont maintenus en 2014 à un montant de 31,4 milliards d’euros. Avec une dette publique qui a dévissé au cours des deux précédents quinquennats pour atteindre 90,2 % de notre PIB à la fin 2012, cet effort financier conjugue indiscutablement les impératifs de souveraineté nationale et budgétaire.
S’agissant des ressources humaines, il est prévu en 2014 une déflation des effectifs de 7 881 ETP travaillés. Ces décisions sont désormais connues. À cet égard, monsieur le ministre, vous avez indiqué les cinq principes qui s’appliqueront aux arbitrages année après année : toucher le moins possible aux unités opérationnelles dans la limite d’un tiers des déflations effectuées, éviter au maximum les dissolutions d’unités, prendre en considération les paramètres d’aménagement du territoire, faire des choix en cohérence avec le schéma d’organisation de nos forces, enfin, intégrer les contraintes économiques, y compris en termes d’aménagements existants dans les garnisons.
À cet égard, je souhaite attirer votre attention, monsieur le ministre, sur la nécessité de ne pas oublier, au cours de cet exercice difficile, notre histoire de France, fondement par essence du lien armée-nation. Pour illustrer mon propos, je rappellerai le lourd tribut payé par mon département, celui des Ardennes, aux trois conflits armés de 1870, 1914-1918 et 1939-1945. Ce douloureux passé est indéniablement le socle sur lequel se fonde l’attachement si particulier qui lie la population ardennaise à ses militaires et qui explique aujourd’hui le taux élevé de recrutement de personnels au 3e régiment du génie de Charleville-Mézières, où votre visite prochaine est très attendue.
Par ailleurs, les projections d’économies attendues de la réduction des personnels doivent être clairement établies. La Cour des comptes a en effet souligné l’échec cuisant de la précédente loi de programmation militaire sur ce point. Vous avez affirmé en commission élargie que les gains budgétaires donneront des marges de manoeuvre pour le maintien des forces en condition opérationnelle, victimes commodes des ajustements budgétaires successifs.