Quand une entreprise sollicite la région, nous rencontrons le CE et les organisations syndicales, qui nous informent sur le climat social. Il y a deux mois, j'ai été sollicité par l'usine ArcelorMittal de Montataire, qui, compte tenu de la nocivité des peintures, me demandait de mettre en place un dispositif de protection, en lien avec l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME). Depuis la loi de 2010, et la disparition de la taxe professionnelle, la région ne perçoit plus de ressources directes liées au développement des entreprises. Le seul lien avec elles est social. En contrepartie de notre aide, j'ai demandé aux responsables qu'ils s'engagent à ne supprimer aucun poste sur le site pendant trois ans. Ils ont commencé par refuser. Trois semaines plus tard, ils m'ont rappelé pour me dire qu'ils réfléchissaient.
Je n'ai pas d'autres outils à ma disposition. Quand je propose un accord à une entreprise, je peux fixer un cadre et des contreparties. Chez ArcelorMittal, j'ai souhaité rencontrer les organisations syndicales. La direction n'était pas sans réticences, mais elle savait que je ne viendrais qu'à cette condition. Aussi ont-elles joué le jeu. Nous sommes prêts à aider les entreprises lorsque le climat social est satisfaisant. Nous voulons que les organisations syndicales soient entendues.
Dans l'Aisne, pendant la crise de 2008, nous avons créé un dispositif « se former plutôt que chômer », qui s'est avéré positif.
Un soir, à Hirson, j'ai rencontré des représentants de la CGT d'Eberspächer, qui voulaient me parler d'un projet. Le lendemain, j'ai rencontré le patron, qui s'est dit intéressé. Le conseil régional a voté un dispositif, que nous avons présenté à l'ensemble des organisations syndicales régionales. En définitive, la CGT a été le seul syndicat régional à ne pas la signer. Qu'importe ? La seule condition pour accepter un accord est qu'il soit utile à l'entreprise et aux salariés, qui doivent être entendus.