Tout à fait. Cela dit, je sais que nous devons travailler au soutien du développement économique des quartiers, en continuant à soutenir à la fois les employés et la création d'emplois – par la création d'entreprises.
Enfin, monsieur Kemel, s'agissant de l'emploi, j'insiste sur le fait que l'interministériel est mobilisé sur le terrain. Je pense qu'il ne faut pas opposer les emplois d'avenir aux emplois francs, les deux dispositifs ayant vocation à toucher des publics différents. Alors que les emplois d'avenir sont plutôt destinés aux jeunes peu ou pas qualifiés – avec une possibilité de dérogation dans les zones urbaines sensibles, où il peut concerner les jeunes jusqu'à « bac plus trois » –, les emplois francs visent à remédier à la stigmatisation « à l'adresse » qui touche les jeunes venant de tel ou tel quartier de mauvaise réputation, qui fait que certaines candidatures ne sont même pas étudiées. Nous sommes en train d'évaluer les deux dispositifs et, surtout, de renforcer les moyens correspondants.
Comme je le disais tout à l'heure, bon nombre des jeunes potentiellement concernés ne savent même pas qu'ils pourraient en bénéficier. Avec Michel Sapin, nous réfléchissons, s'agissant en particulier des emplois d'avenir, à la façon de renforcer les moyens humains des missions locales pour l'emploi, afin de leur permettre d'agir plus en profondeur à l'intérieur des quartiers. En matière de politique de la ville, une partie des 500 postes d'adultes-relais qui viennent d'être créés – ce qui ne s'était pas vu depuis longtemps – sera orientée vers la détection des jeunes en grande difficulté, qui n'ont même plus le réflexe de se rendre dans les agences de Pôle Emploi et dans les missions locales.
Par ailleurs, j'ai confié à Jean-François Carenco, préfet de la région Rhône-Alpes, la mission de réfléchir à l'élaboration d'un pacte « deuxième chance » mettant en oeuvre les moyens de droit commun existants – qu'il s'agisse des EPIDE – les établissements publics d'insertion de la défense –, des écoles de la deuxième chance ou d'autres dispositifs encore – afin de repérer, quartier par quartier et individuellement, les jeunes risquant de basculer du côté de la petite délinquance, et de les prendre en charge dans le cadre d'un dispositif de coaching ou de parrainage. Nous pensons qu'un tel dispositif, répondant à vos attentes, serait de nature à améliorer grandement la situation dans les quartiers.