Je vous remercie, madame la présidente, d'avoir organisé cette table ronde avant la réunion de la commission des affaires étrangères. Je ne poserai pas de questions mais ferai quelques remarques.
On parlait du train à grande vitesse entre Lyon et Turin à la fin des années 1980 déjà. Progressivement, à la demande des élus locaux, notamment savoyards, on est passé d'un projet « voyageurs » à un projet principalement consacré au fret, pour apporter une solution à l'engorgement des vallées alpines. Je tiens à souligner que le Conseil général de la Savoie a toujours délibéré à l'unanimité ou presque à ce sujet, et de manière positive ; les seules réserves émises n'ont pas porté sur la construction du tunnel de base mais sur les différentes configurations possibles des accès à ce tunnel. Enfin, étant donné l'état des finances publiques française et européenne, je regrette que l'on ait fait croire depuis quinze ans que l'on pouvait financer à la fois le tunnel de base et les accès au tunnel ; c'est le rapport Duron qui a, récemment, fait tomber les masques et dissipé l'illusion.
Je voterai sans états d'âme en faveur de la ratification de l'accord : je pense le percement du tunnel de base indispensable. Nous devons avoir de grands projets. Au XIXème siècle, l'État sarde a eu l'audace de percer le tunnel ferroviaire historique du Mont-Cenis ; au XXè siècle, la grande épopée du tunnel routier du Fréjus a eu lieu sous l'égide de Pierre Dumas, dont je salue la mémoire. Pour le XXIe siècle, nous devons avoir l'ambition de ce nouveau tunnel. Je ne méconnais pas les statistiques de trafic et de fret mentionnées, mais il faut raisonner à l'échelle du siècle et du développement économique européen.