J'ai relevé cette phrase qui s'adresse au Gouvernement dans le document qui nous a été distribué : « L'effort budgétaire envisagé par les autorités n'est pas compatible avec une correction réelle du déficit en 2014 ». Cette remarque sonne comme un désaveu.
Vous prétendez que la souveraineté du Parlement n'est pas remise en cause. Permettez-moi d'en douter…
Les privatisations ont été faites sans l'Europe. Les nationalisations se sont faites avec l'accord de Bruxelles. Nous sommes donc capables de balayer devant notre porte sans avoir à être chapitrés par Bruxelles !
Monsieur le Commissaire, je veux revenir sur ce qui m'apparaît comme des contre-vérités. Oui à l'interdépendance, non à l'intégrisme ! Je me réjouis que les budgets puissent être coordonnés, mais la clé de voûte de l'économie n'est pas cet intégrisme que Bruxelles nous impose ; c'est l'ajustement perpétuel des facteurs de production que la monnaie unique nous empêche de réaliser.
En parlant de compétitivité, vous avez cité M. Gallois mais vous devez prendre son rapport dans son intégralité, et notamment le chapitre 5 qui pose clairement la question de la monnaie unique. C'est écrit noir sur blanc. Il est étrange que vous preniez dans ce rapport les seuls passages qui vous intéressent.
Vous faites erreur, à Bruxelles et à Francfort, en pensant que le déficit budgétaire est la cause de la perte de compétitivité ; il en est la conséquence. Vous proposez une politique à la Laval qui va mal se terminer. Ce n'est pas ainsi que vous réduirez le déficit. La valeur d'ajustement est l'inflation, comme nous l'enseigne l'histoire monétaire. En outre, l'Union monétaire devait être une union de transfert. Or, l'Allemagne a dit qu'elle ne paierait pas. La question de l'euro n'est pas derrière nous ; elle est devant ! Vous n'y échapperez pas !
La Commission européenne devrait s'intéresser à la politique industrielle, à la politique du « tout concurrence » qui met à bas les champions européens et à l'absence de réciprocité dans les relations commerciales internationales, plutôt qu'aux problèmes budgétaires qui ne sont que la conséquence du manque de compétitivité.