J'ai écouté vos propos avec beaucoup d'attention mais mon appréciation sera sans doute moins flatteuse que celle de mon collègue. Vous critiquez une Europe trop technocrate et des méthodes intergouvernementales qui ont échoué. Mais j'avoue à avoir du mal à percevoir à la fois votre vision et votre légitimité. En quoi êtes-vous fondé à représenter la société civile ?Vous ne pouvez par ailleurs pas vous substituer à un Parlement européen dont les pouvoirs ont été renforcés par le Traité de Lisbonne. Je note une ambiguïté quant à votre rôle s'agissant des initiatives citoyennes. Vous avez fait un avis sur l'obsolescence programmée, mais sur des thèmes plus généraux comme la directive détachement des travailleurs ou sur la négociation des perspectives budgétaires qui ont acté une baisse du budget européen, quelle est votre vision ? On attendrait de vous que vous soyez force de proposition et non que vous vous limitiez à une rhétorique facile sur la technocratie européenne. Dois-je vous dire que lorsque j'étais parlementaire européenne, je n'ai jamais entendu parler de vous ? Je m'interroge sur le poids qui est le vôtre dans le triangle institutionnel qui est chargé de l'élaboration de la norme européenne. Seule la Commission européenne a l'initiative des textes et l'on sait bien que les rapports d'initiative parlementaire pèsent de peu de poids. J'ai pris, en tant que parlementaire européenne, certaines initiatives, comme celle sur les raffineries ; j'ai été frappée par l'inertie de la société civile et des syndicats sur ce sujet.
Pour résumer, je m'interroge sur votre valeur ajoutée dans le cadre complexe qui est celui de la décision européenne. Quel est votre projet global, votre individualité et quel son positif pouvez-vous apporter dans la « musique européenne » ?