Intervention de Rudy Salles

Réunion du 29 octobre 2013 à 17h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRudy Salles :

Je salue à mon tour le travail réalisé par Mme Buffet ; son réquisitoire – dont je tiens à la féliciter – frappe par son réalisme. Sa position n'a, du reste, rien de nouveau : ainsi, dans la majorité comme dans l'opposition, Charles Ehrmann – député niçois, ancien doyen de l'Assemblée nationale et défenseur du sport – a toujours voté contre le budget des sports, qu'il considérait comme mauvais, quelle que soit la majorité au pouvoir.

Parce que l'ensemble des enjeux qu'elle rassemble représente des vecteurs de « vivre ensemble », de mixité et de brassage social, la mission « Sport, jeunesse et vie associative » ne saurait se réduire à une variable d'ajustement du budget général. Le sport n'est pas un simple divertissement ; il porte le sens des valeurs, le goût de l'effort et le développement de l'esprit collectif. Le monde du sport fait travailler et vivre des milliers de Français, et en fait rêver des millions d'autres.

Le monde associatif est devenu au fil du temps une composante indispensable du socle économique, social, solidaire et environnemental de notre modèle ; l'ensemble de ses institutions – comme l'Agence du service civique (ASC) ou l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (INJEP) – et de ses acteurs, qui donnent tant, méritent pleinement le soutien – y compris financier – de l'État.

Le Président de la République aurait-il, une fois de plus, fait marche arrière ? Nous le craignons. La priorité donnée à la jeunesse est une promesse mort-née, ce budget pour 2014 en est la preuve. Les crédits de l'action « Promotion du sport pour le plus grand nombre » sont divisés par deux. La vie associative et l'éducation populaire voient également leurs crédits baisser. Dans leur ensemble, les crédits alloués à la jeunesse et à la vie associative subissent une baisse préjudiciable de 2,5 millions d'euros. Là aussi, les moyens semblent grandement déconnectés des objectifs et des ambitions que le Gouvernement s'était fixés.

Certes, l'arrivée dans cette mission d'un nouveau programme intitulé « Projets innovants en faveur de la jeunesse » est à mettre à son crédit, mais, à y regarder de plus près, son contenu apparaît bien léger. Pour un peu, on n'y verrait qu'une nouvelle tentative de nous jeter de la poudre aux yeux !

Fort heureusement, la fuite de ces financements ne correspond pas entièrement à une perte pour la mission « Sport, jeunesse et vie associative », le Gouvernement ayant choisi de mettre l'accent sur le sport de haut niveau et le rayonnement de nos champions à l'étranger. Il semblerait pourtant que sa main gauche ignore ce que fait sa main droite, puisque le projet de loi de finances pour 2014 instaure par ailleurs, à la charge des clubs, une taxe à 75 % sur les salaires des sportifs. Nombre de ces clubs verront ainsi leur budget déstabilisé, à tel point, d'ailleurs, que certains ont décidé de se mettre en grève à la fin du mois de novembre : du jamais vu depuis les années 1920 !

Les choix du Gouvernement sont définitivement fâcheux et mauvais pour le monde du sport, pour l'accès de tous aux activités physiques et sportives et pour le développement du monde associatif. Le groupe UDI ne peut qu'émettre un avis défavorable sur les crédits de cette mission.

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