Madame la rapporteure pour avis, je vous remercie du travail que vous avez réalisé sur les résidences de créateurs. Ces actions ne représentent toutefois qu'une petite partie du budget. Je ne suis pas d'accord avec l'introduction de votre rapport, qui évoque une « baisse drastique », ce qui est excessif. Si le budget est en baisse, c'est qu'il participe, comme d'autres, avec une diminution de 4 % des crédits alloués aux réseaux culturels et de coopération, à l'effort budgétaire et au redressement entrepris. Le budget de l'Institut français diminue quant à lui de 6 %, alors que le budget de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) voit son plafond d'emplois stabilisé à 6 353 ETP.
Le budget du programme 185 explique parfaitement la politique du Gouvernement : un effort budgétaire global donnant priorité à l'éducation et à la poursuite de la promotion de la langue française, atout majeur de notre diplomatie.
Ces deux dernières années, sous l'impulsion de M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, le réseau culturel a profondément évolué. Il s'est organisé sur le plan administratif pour lever des fonds et augmenter son autofinancement : aujourd'hui le réseau s'autofinance à plus de 60 % et devrait lever 160 millions d'euros de cofinancement en 2013.
La réforme a notamment permis la mise en oeuvre pour tous les centres culturels à travers le monde de la marque unique Institut français, qui donne plus de visibilité et de lisibilité à notre réseau et contribue ainsi au renouvellement de notre diplomatie culturelle. En effet, l'Institut se modernise et adopte les possibilités que les nouvelles technologiques offrent. Les plates-formes numériques, accessibles aux instituts et alliances françaises, ont ainsi été développées : notamment la culturethèque, une médiathèque numérique, IF Cinéma et IF Verso pour la traduction. Cette structuration du réseau culturel français vient appuyer ces secteurs stratégiques pour la France que sont le tourisme, la recherche, l'excellence des filières industrielles et l'innovation.
Madame la rapporteure pour avis, vous avez évoqué les résidences de créateurs, qui sont des moyens d'échanges artistiques et de dialogue entre les cultures. J'évoquerai un autre élément essentiel de la nouvelle politique culturelle et extérieure du Gouvernement : en donnant la priorité à la diplomatie économique, le ministre des affaires étrangères a indiqué que le rayonnement et l'attractivité ne peuvent être séparés des dimensions culturelles et scientifiques de l'action extérieure de l'État.
Dans le plan d'action pour la diplomatie économique, l'axe 6 prévoit notamment de mobiliser les outils d'influence que la France a développés dans le monde, spécifiquement en matière culturelle. Ainsi, le réseau de coopération culturelle, premier réseau culturel mondial, contribue à la valorisation de la marque France. Les ambassadeurs ont également pour mission de promouvoir nos industries culturelles et créatrices en lien avec la diplomatie économique, de mettre en place un conseil chargé de l'action culturelle, de l'éducation et de l'attractivité, et de renforcer l'articulation entre l'action culturelle et les autres dimensions de notre action d'influence.
L'AEFE participe également au défi de l'attractivité économique de la France. En diffusant la culture et la langue françaises – il y aura bientôt 700 millions de francophones en Afrique –, on accompagne le développement international de nos entreprises. La diplomatie culturelle signifie non seulement écouter le monde, mais également, dans le monde tel qu'il se développe, faire entendre la voix de la France et montrer les créations françaises, l'innovation française et l'excellence de nos filières. C'est alors que la culture française devient le premier outil d'influence.
La culture permet de défendre nos intérêts internationaux et nos valeurs universelles humanistes. Le Gouvernement, en combinant les deux, fait de la culture un atout économique. C'est pourquoi je salue la politique globale mise en oeuvre par le Gouvernement en matière d'action extérieure de l'État, qui reconnaît la diplomatie culturelle comme le coeur de notre diplomatie d'influence.
L'influence ne se mesure pas uniquement au budget engagé mais également à la cohérence d'une action stratégique : l'action culturelle extérieure y participe. C'est pourquoi le groupe SRC votera les crédits pour 2014 de la mission « Action extérieure de l'État ».