J'ai entendu les propos du ministre, qui affirme que les diminutions de crédits n'affecteront pas toutes les maisons de l'emploi, et qu'elles ne s'appliqueront pas de manière uniforme. Nous avons déjà entendu ce discours à maintes reprises. Chaque année, le ministre affirme ce principe, et, ensuite, l'administration applique une diminution uniforme, car c'est la solution la plus simple. Je ne crois donc plus à ce discours : toutes les maisons de l'emploi connaitront une diminution de crédits de 50 % l'année prochaine.
En effet, aucun travail n'a été accompli en amont : nous aurons besoin d'un certain temps pour définir les axes de développement de la GPEC et de mise en oeuvre des préconisations du rapport de juin dernier de Mme Iborra. Nous allons donc devoir entériner cette diminution de 50 % des crédits, qui va par ailleurs tuer quelques maisons de l'emploi, et, comme il en restera moins, le Gouvernement augmentera peut-être le budget l'année prochaine.
Ce matin j'assistais à la commission élargie sur la mission dédiée aux politiques de la ville. J'ai interrogé le ministre de la ville à propos des structures en faveur de l'emploi, dont les missions locales et les maisons de l'emploi, situées dans les quartiers en difficulté. Le ministre m'a répondu qu'il avait signé plusieurs conventions, dont une avec le ministre chargé de l'emploi, pour que ces structures reçoivent davantage de crédits l'année prochaine. Je m'interroge donc sur la mise en oeuvre concrète de cette convention, puisque M. Michel Sapin ne l'a pas évoquée dans son intervention toute à l'heure.
Sur la coordination des structures, je préside moi-même une maison de l'emploi. Nous avons créé un groupement d'intérêt public, regroupant trois entités, ce qui a produit d'importantes économies de gestion. J'invite le Gouvernement à inciter l'ensemble des maisons de l'emploi à appliquer cette démarche permettant des économies d'échelle et une réduction des budgets. Mais demander aux maisons de l'emploi de licencier du personnel, car ce sera la traduction concrète de la baisse aujourd'hui proposée, alors que nous vivons une période difficile en matière sociale et économique, me semble un mauvais signal envoyé aux territoires.
J'ai apprécié l'intervention de M. Marsac tout à l'heure : effectivement les maisons de l'emploi constituent d'abord un lieu de coordination des structures locales, avec les élus locaux, car, même si Pôle emploi a procédé à la fusion de l'ANPE et des Assédic, de très nombreuses structures concourent encore à la politique territoriale de l'emploi et requièrent une véritable coordination de l'État, des régions, des intercommunalités, des communes et de Pôle emploi.