Intervention de Pierre Moscovici

Séance en hémicycle du 4 novembre 2013 à 21h30
Loi de finances pour 2014 — Débat sur les investissements d'avenir

Pierre Moscovici, ministre de l’économie et des finances :

Un constat : l’investissement est sans doute le moteur de l’activité le plus déterminant pour la reprise de la croissance, mais c’est aussi le plus déprimé, pour des raisons conjoncturelles mais, également, un peu plus structurelles, même si nous avons constaté un progrès lors du deuxième trimestre de 2013 et si nous attendons une relance productive plus sérieuse pour le dernier trimestre dont témoigne, par exemple, la poursuite de l’amélioration des ventes de véhicules.

La question de l’investissement comporte donc une dimension structurelle qu’il importe de traiter dans une optique de compétitivité et de soutien à la croissance potentielle.

Je suis d’ailleurs tout à fait d’accord avec Louis Gallois sur la stratégie de montée en gamme et la stratégie d’innovation. Nous ne menons pas une politique d’austérité, mais nous devons mener des politiques sérieuses, et c’est pourquoi je mettais en parallèle redressement des comptes publics, d’une part, compétitivité, innovation et investissement, d’autre part. L’austérité n’est absolument pas une issue.

Le taux d’investissement des entreprises en France est comparable à celui de l’Allemagne. La qualité des investissements, en revanche, ne l’est pas : l’investissement matériel productif – machines, outils, logiciels – a été beaucoup plus important en Allemagne qu’en France au cours de la dernière décennie. Par ailleurs, les entreprises, en Allemagne, ont investi beaucoup plus massivement qu’en France dans la recherche et le développement, ce qui leur a permis d’augmenter leur productivité et leur compétitivité hors prix. Tout cela, c’est au fond ce que l’on trouve en creux dans le rapport Gallois ; ce sont les pistes d’amélioration.

Le soutien à l’investissement est le fil conducteur de la politique économique, et il faut replacer le PIA 2 dans cette stratégie d’ensemble. Je rappellerai très rapidement les grands axes de cette politique. Le pacte de compétitivité, d’abord, a marqué un effort sans précédent de la collectivité en faveur de l’investissement et de l’emploi, au travers du CICE qui, je le rappelle, va complètement monter en charge dans le cadre du PLF pour 2014. La stratégie de redressement des comptes publics, ensuite, a un impact sur l’investissement, dans la mesure où elle permet d’emprunter à des taux très favorables, qui se diffusent ensuite dans toute l’économie. Troisièmement, nous avons pris un ensemble de mesures en faveur du financement des investissements et des PME et des ETI, à travers la création de la Banque publique d’investissement, évoquée tout à l’heure par Louis Gallois, ou la loi bancaire. Je pense aussi à la réforme de l’épargne réglementée et à celle, à venir, de l’assurance-vie, qui va permettre de flécher certains de ses produits vers l’entreprise. À cela s’ajoutent encore les mesures pour l’innovation annoncées ce matin par le Premier ministre. Parmi elles, j’évoquerai le dispositif permettant de renforcer l’investissement des grandes entreprises dans les PME innovantes, ou l’effort supplémentaire de plus d’un milliard d’euros consenti par BPI France, via deux nouveaux fonds, dont l’un sera doté par le PIA 2. Vous voyez que les instruments de la politique économique convergent sur cet objectif de consolidation de l’investissement.

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