Intervention de Jean-Louis Borloo

Séance en hémicycle du 5 novembre 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Assassinat de deux journalistes au mali

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Borloo :

Nous voulons dire à leurs familles, à leurs enfants, à leurs proches que, de toutes parts, leur professionnalisme, leur gentillesse, leurs qualités personnelles sont unanimement reconnus et rappelés.

Nous voulons dire à leurs familles l’émotion qui nous submerge tous aujourd’hui. Permettez-moi d’associer à cette émotion la mémoire d’Yves Debay, Olivier Voisin, Rémi Ochlik, Gilles Jacquier et Jean Hélène.

Cette émotion vient de loin : des quarante-cinq journalistes morts depuis 2013 dans l’exercice de leur vocation, et des 183 autres qui sont aujourd’hui enfermés dans des geôles à travers le monde. Elle vient aussi de nos compatriotes sortis de ces terribles épreuves, et qui en conservent à jamais dans leur chair une blessure irréparable.

Cette fatalité aveugle a un nom. Elle s’appelle servitude, car elle est l’arme de ceux qui n’aiment pas la liberté. Elle est cette force sombre où toutes les lumières de la pensée s’éteignent, où le chemin de l’émancipation des peuples se termine par l’enfermement et parfois par un seul éclair dans cette nuit profonde, celle d’un coup de feu qui vient abattre la liberté.

Le journalisme est une façon de saisir dans l’éphémère l’essentiel, c’est le médiateur d’opinions éclairées, si indispensables à l’exercice de la démocratie, c’est une lampe qui éclaire toutes les routes et toutes les consciences du monde. Le journaliste n’est pas seulement un commentateur, il est profondément l’ennemi des ennemis de la liberté.

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