Intervention de Jean-Marc Ayrault

Séance en hémicycle du 5 novembre 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Assassinat de deux journalistes au mali

Jean-Marc Ayrault, Premier ministre :

Monsieur le président Borloo, ce matin, le Président de la République a accueilli les dépouilles de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, dans un moment profondément triste pour les familles, qui étaient présentes, après le drame qui vient de se produire. Le Président de la République a tenu à leur témoigner la solidarité de toute la nation. À votre initiative, monsieur le président de l’Assemblée nationale, c’est ce que vient de faire, par une minute de silence, la représentation nationale, il y a quelques instants.

Le Président de la République a réaffirmé la volonté farouche de la France de faire toute la lumière sur ce crime odieux et ne pas laisser ses auteurs impunis. Ghislaine Dupont et Claude Verlon étaient de grands professionnels, comme vous venez de le rappeler, monsieur Borloo. Ce crime, c’est vrai, est un crime contre les journalistes, et c’est un double crime : un crime contre des personnes mais aussi un crime contre la liberté d’informer et d’être informé, un crime contre la démocratie.

Les deux journalistes étaient à Kidal pour préparer une émission de Radio France Internationale sur les élections législatives maliennes. À l’issue de l’interview d’un responsable du MNLA, ils ont été enlevés et emmenés hors de la ville, avant d’être froidement assassinés par balles. Les forces françaises dans la région ont été immédiatement appelées et se sont mises en action. Quand elles sont arrivées sur place, nos deux compatriotes étaient déjà morts.

Une instruction a été ouverte par le parquet de Paris dès hier soir. Nos forces au Mali, en lien étroit avec les autorités locales, l’armée malienne et la MINUSMA, ont mené des opérations qui visent à nous permettre de comprendre ce qui s’est passé exactement samedi, à Kidal. Les auteurs de cet assassinat ont voulu s’en prendre au Mali, qui, avec l’aide de la France, est en train de retrouver le chemin de la démocratie et de la stabilité. En prenant RFI pour cible, ils ont cherché à porter atteinte à la liberté d’informer, à l’amitié entre l’Afrique et la France, et aux Africains eux-mêmes.

En intervenant au Mali, la France a aidé ce pays ami à se relever du terrorisme. Le respect pour la mémoire de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, qui étaient des amoureux de l’Afrique comme de nos valeurs, nous obligent plus que jamais à poursuivre cette action en faveur de la défense de la pleine souveraineté du Mali, du retour à la démocratie, du respect des institutions de ce pays, du déroulement normal des élections, mais aussi à tout faire pour assurer, avec l’aide de l’Europe, un développement durable du Mali et de toute cette région de l’Afrique.

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