Ce que nous voyons dans ce budget c’est, une fois encore, l’expression d’un déni de réalité, qui paraît d’autant moins attaquable que vous y mettez les moyens. La meilleure illustration nous en est donnée par les programmes 140 et 141, qui concernent la formation des personnels enseignants. Un gros effort est réalisé de ce côté-là.
Mais s’est-on interrogé sur les difficultés pour construire les contenus des cours pour les différents destinataires de ces formations, qui comportent certes des intitulés, mais qui manquent parfois de contenus précis ? S’est-on interrogé sur le flou persistant des épreuves de concours, sur la structure de l’ESPE et les querelles de territoires qui en ont résulté : qui fait quoi ? Comment ? Dans quelles structures ? Avec quels intervenants ? Qu’a-t-on fait avec la multiplicité des statuts : CAD2, FSTG, M1, M2 en stage, EAP, contractuels ? On s’y perd ! Et les enseignants eux-mêmes, aussi.
En somme, rien ne nous permet d’espérer que, derrière les nouvelles façades des ESPE, ne se profile pas déjà l’échec des IUFM.
Vous répétez « pédagogie, pédagogie, pédagogie » à la façon d’un érudit, mais il me semble que vous en avez oublié le préalable fondamental : le socle. Qu’est devenu ce socle qui s’intitulait modestement « de connaissances et de compétences », sans évoquer la culture ? Il était dans la loi et paradoxalement, depuis la nouvelle loi dite de refondation, il en est sorti. Le socle fait l’école buissonnière, avec son petit balluchon pédagogique sur le dos. Nous le cherchons toujours !