Dans le cadre du second programme d’investissements d’avenir, 150 millions d’euros ont été attribués à l’enseignement scolaire. Vous avez décidé, madame, messieurs les ministres, d’utiliser cette somme pour lancer le programme « Internats de la réussite ». Je regrette que l’attribution de ces 150 millions n’ait pas fait l’objet d’un débat avec la représentation nationale.
On peut discuter de l’intérêt de ce programme, et je ne suis pas opposée a priori au développement des internats, même si le dispositif mis en place se rapproche beaucoup, à l’exception de la sélection des élèves, de celui des internats d’excellence, qui a été très critiqué.
Quoi qu’il en soit, ce dispositif est destiné à un nombre d’élèves relativement limité. Alors que nous déplorons 140 000 décrocheurs par an et que quatre élèves sur dix ont des lacunes en lecture, écriture et calcul à la fin de l’école primaire, et que le décrochage, nous le savons, commence très tôt, dès les premières années de scolarisation, il nous semble que ces 150 millions seraient mieux utilisés, dans le cadre de la lutte contre le décrochage, à relancer fortement les réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté, les RASED, qui ont prouvé leur efficacité dans l’aide aux élèves dès leur plus jeune âge et qui ont été mis à mal par la précédente majorité.
Nous sommes dans un arbitrage budgétaire politique et il s’agit de hiérarchiser les priorités. Il me semble plus important de relancer les RASED que de créer les internats de la réussite.